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SAUVER AU MOINS LA LOI SUR LES STUPÉFIANTS

Si, au soir du 30 novembre, l’initiative «pour une politique raisonnable en matière de chanvre» est refusée, on aura perdu une occasion de mettre de l’ordre dans l’anarchie actuelle. Il n’y aura ni plus ni moins de consommateurs, et en tout cas pas moins de problèmes liés à cette consommation. Mais si la Loi sur les stupéfiants révisée ne passe pas, alors là, on aura reculé de vingt ans, avec le risque de revenir au temps du Letten, de la désinsertion sociale, de la misère et de la mort à ciel ouvert.

Expurgée de tout ce qui concerne le cannabis, cette loi maintient l’interdit, exactement comme celle qui est actuellement en vigueur depuis 1975. Mais elle apporte une garantie essentielle, celle de la poursuite de la politique «des quatre piliers», une politique qui a mis les trois-quarts des toxicomanes en contact avec les structures de soins, une politique qui, grâce à la réduction des risques, a permis aux plus menacés de survivre, d’échapper à l’overdose et au sida, de retrouver une vie digne. Cette loi, nous en avons également besoin pour assurer le développement, la coordination et le financement des activités de prévention, de formation et de recherche. Nous en avons surtout besoin pour garantir l’existence d’une offre de traitements différenciée, notamment ceux qui visent l’abstinence.

Celles et ceux qui sont contre la dépénalisation du cannabis se réclament généralement de la politique des quatre piliers, avec son volet répression. C’est celle que consacre la loi révisée. Selon cette logique, il est donc absurde de refuser la loi, même – et surtout – si l’on ne veut pas de l’initiative. AC MS

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