AUX FILLES NÉES ET À NAÎTRE…
La Marche mondiale des femmes (MMF) est un mouvement international d’associations féministes, qui a organisé des marches dans de nombreuses villes de nombreux pays afin d’attirer l’attention sur des questions qui touchent particulièrement les femmes: les violences domestiques et la pauvreté. Dédiée aux filles nées et à naître, la MMF lutte contre toutes les formes de discriminations vécues par les femmes, elle s’articule autour de la mondialisation des solidarités et prône la justice, l’égalité, le respect, la reconnaissance de la diversité. Elle s’est organisée en coordinations nationales qui se rencontrent régulièrement pour faire le point et organiser des actions. Les langues officielles de la MMF sont le français, l’anglais et l’espagnol, les interventions sont simultanément traduites.
La marche est une action politique, en rupture avec le défaitisme ambiant. Elle rend visible la situation des femmes dans un monde encore frappé de cécité et d’une effarante tolérance envers la pauvreté et la violence. Le mouvement est parti du Québec en 1995 par la marche «Du pain et des roses» contre la pauvreté. En 2000, entre le 8 mars et le 31 juillet, il y eut des marches dans le monde entier. Le 8 mars à Genève, elle réunit 2000 personnes; le 13 octobre de la même année, la marche de clôture suisse à Bâle a rassemblé 3000 participant-e-s; le 14 octobre, c’est la marche de clôture européenne à Bruxelles qui en réunissait 50 000; enfin la marche de clôture mondiale a lieu le 17 octobre 2000 à New York avec plus de 10 000 manifestant-e-s.
A part quelques exceptions, les médias ont peu parlé de ces manifestations. Parce qu’il n’y a pas eu de casse ? Parce que les problèmes des femmes ne sont pas dignes d’intérêt? Une autre marche mondiale eut lieu en 2005 et on prépare celle de 2010.
Le capitalisme néolibéral est un système régi par la seule loi du marché, qui subordonne les droits humains fondamentaux à la liberté économique. Se perpétuant depuis des millénaires, le patriarcat est basé sur la prétention qu’il existerait une infériorité naturelle des femmes et sur la hiérarchisation des rôles et le pouvoir masculin. Tous deux se renforcent mutuellement pour maintenir la très grande majorité des femmes dans une infériorisation culturelle, une dévalorisation sociale, une marginalisation économique, une marchandisation de leur corps, toutes situations qui s’apparentent à un apartheid.
Face à cela, la Marche mondiale des femmes revendique le droit, pour toutes les femmes, de:
– Vivre sans peur dans un environnement sans violence (dans la famille, la rue, au travail, sans mariages forcés, sans mutilations génitales, sans traite des femmes et des enfants);
– avoir les moyens de vivre dans la dignité (salaires, rentes AVS, AI, prestations complémentaires, allocations);
– être libres de voyager, s’établir, travailler, changer de travail sans distinction de nationalité ou de statut familial ou légal;
– réaliser l’égalité des droits dans les faits (salaire égal pour un travail de valeur égale, partage des tâches domestiques et de soins, parité dans les décisions politiques, économiques et sociales, non-discrimination);
– reconnaître les droits des personnes homosexuelles (partenariat, droit à l’adoption, sanction des actes homophobes, non-discrimination);
– maintenir et améliorer les services publics (santé, éducation, communication, énergie, etc. doivent rester accessibles et de qualité pour toutes et tous);
– préserver la nature et le vivant (protection de l’environnement, accès aux ressources naturelles, contrôle des manipulations génétiques, interdiction du clonage humain);
– promouvoir la paix et la coopération internationale (annulation de la dette des pays du Sud, mesures efficaces contre l’évasion fiscale et la fuite des capitaux, interdiction de la vente d’armes, démilitarisation de la société).
En deux mots: vivre mieux. HJ
Renseignements sur le site www.marchemondiale.org