Charte rédactionnelle
Cette charte doit être signée par tous les membres de la «Nouvelle Association du Courrier» (NAC) et constitue une annexe au contrat d’engagement des journalistes.
1. La ligne rédactionnelle
Le Courrier est un journal généraliste et d’opinion qui se fonde sur une vision humaniste. Il veut promouvoir la primauté de la personne humaine dans toutes ses dimensions, en particulier sociale, culturelle et spirituelle. Il refuse la fatalité d’une société inégalitaire et œuvre à réaliser plus de justice sociale. Il a pris explicitement l’option de défendre en priorité les plus pauvres et les défavorisés. Il travaille aussi à développer une éthique de solidarité et de respect dans les comportements humains et dans le fonctionnement des institutions. Il soutient les initiatives en faveur de la paix et celles qui visent à défendre l’environnement, toujours en donnant la priorité à l’être humain. Le Courrier œuvre à favoriser le dialogue entre les confessions, entre les religions et entre les croyants et les non-croyants.
Dans ce cadre, Le Courrier veut informer de manière à permettre à ses lecteurs de mieux comprendre les événements et d’opérer des choix en connaissance de cause. Lorsque l’actualité lui semble le justifier, il n’hésite pas à s’engager et à prendre clairement position. Il favorise les débats tant au sein de la rédaction qu’entre le journal et les lecteurs. Il ouvre aussi ses colonnes à des acteurs sociaux (associations, partenaires sociaux, etc.) en publiant des «Libres opinions». Le Courrier est un journal qui veut favoriser et vivifier un système démocratique le plus dynamique possible.
2. Indépendance de la rédaction
Comme exprimé ci-dessus, indépendance ne veut pas dire neutralité. Mais prendre position n’équivaut cependant pas à poursuivre une politique partisane. C’est pourquoi la rédaction doit être tenue à l’abri à de toutes les pressions, en particulier économiques et politiques.
La garantie de cette indépendance passe notamment par:
– Une séparation stricte entre les nécessités de l’information et celles de la publicité. Si un texte rédactionnel paraît dans une page consacrée essentiellement à de la publicité, il ne doit pas être demandé à un journaliste dépendant de la rédaction de produire un texte complaisant. Et si un tel texte est commandé à l’extérieur de la rédaction, Le Courrier doit indiquer clairement qu’il s’agit d’un «publi-reportage».
– Le respect total de l’indépendance rédactionnelle par les membres de la NAC. Ceux-ci peuvent émettre des propositions et des suggestions, susciter des interpellations au nom des exigences éthiques dont se réclame Le Courrier. Mais ils ne peuvent en aucun cas imposer une modification du contenu du journal. L’intervention de la NAC ou d’un de ses membres dans les colonnes du journal suppose l’accord du rédacteur en chef. Et si l’éditeur a des doléances formelles à exprimer, le rédacteur en chef est son seul interlocuteur. A ce dernier incombe ensuite la responsabilité de régler le problème éventuel avec le journaliste en cause.
– L’attention soutenue du journaliste à séparer ses engagements personnels de citoyen dans des activités sociales et culturelles des sujets qu’il traite. Dans certains cas, le rédacteur en chef, en accord avec une majorité des rédacteurs, peut demander au journaliste impliqué de se dessaisir d’un dossier.
– Les journalistes s’engagent à respecter la «Déclaration des devoirs et des droits du journaliste».
Les journalistes sont tenus au secret professionnel et s’interdisent de révéler à quiconque, autorités judiciaires comprises, la source de leurs informations lorsque celles-ci leur ont été transmises de manière confidentielle. Cette règle garde toute sa valeur en cas de cessation des relations de travail. Ni les membres de la NAC ni les services administratifs du journal n’ont accès aux dossiers de la rédaction, sauf accord du rédacteur en chef et du journaliste en charge du dossier.
Il est évident qu’un journaliste se doit de refuser tout avantage matériel qu’il pourrait obtenir dans le cadre de ses fonctions au sein du journal en sus de son salaire et qui pourrait limiter son indépendance.
3. Organisation de la rédaction
La rédaction travaille en équipe, ce qui implique une bonne circulation de l’information interne. La rédaction, en tant que partie du personnel du Courrier, désigne ses délégués au sein de la NAC. Le rédacteur en chef et les délégués sont tenus d’informer régulièrement la rédaction sur ce qui la concerne.
Tout journaliste comme tout employé du journal peut consulter tous les dossiers concernant l’avenir du journal.
Régulièrement, la rédaction se réunit au complet pour débattre de la ligne et des grandes options rédactionnelles du journal.
En dernière instance et en règle générale, c’est le rédacteur en chef qui décide du contenu du journal. Il peut donc en tout temps refuser la publication d’un article, d’un dessin, d’une photo ou d’un commentaire. Mais, en cas d’une divergence importante entre la position du rédacteur en chef et celle d’une majorité de la rédaction, celle-ci peut disposer d’un espace rédactionnel (dimension d’un commentaire) pour exprimer son avis.
4. Etats généraux du Courrier
Une fois par année, l’ensemble des personnes impliquées dans le journal – rédaction, administration, membres du comité de la NAC – se réunit pour débattre des grands enjeux et de l’avenir du Courrier.
Ainsi adopté en assemblée générale de la Nouvelle Association du Courrier, le 28 novembre 2001.
Cette charte ne pourra être révisée qu’aux mêmes conditions que les statuts de la NAC.