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Génocide déguisé en «plan de paix»

Le génocide se poursuit, décrit aujourd'hui Amnesty International, tandis que l’Occident détourne les yeux. KEYSTONE
Gaza

«Ce que le monde présente comme une ‘trêve’ n’est rien d’autre qu’une mascarade », écrivait il y a quelques jours depuis Gaza le journaliste palestinien Ibrahim Badra. «Tous les types d’armes sont utilisés sans pitié. En l’espace de trois heures, plus de dix tours ont été détruites, et en quelques minutes, dix quartiers ont été effacés de la carte.»

En d’autres termes, le génocide se poursuit, décrit aujourd’hui Amnesty International, tandis que l’Occident détourne les yeux, après avoir confié, avec l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, le sort de Gaza à Donald Trump, grand complice des massacres orchestrés par son «ami» Benjamin Nentayahou. Un chef d’Etat poursuivi par la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité.

Le grand rêve du président étasunien d’une «riviera» à Gaza commence à prendre forme avec le blanc-seing donné par les Nations unies à l’occupation militaire israélienne de plus de la moitié de la bande de Gaza, prélude à une recolonisation.

L’affaire est entendue, et pourtant le récit dominant nous raconte que le «cessez-le-feu» et le «plan de paix» permettront la fin du conflit, le démantèlement du Hamas et de toute résistance armée palestinienne ainsi que la reconstruction de Gaza. Autant de sédatifs trompeurs pour calmer l’opinion publique, pendant que les destructions, les évictions et la colonisation suivent leur cours.

Rien de très nouveau en réalité quand on connaît l’histoire de la colonisation de la Palestine par Israël, à propos de laquelle on nous a fait passer tant de vessies pour des lanternes. Le nettoyage ethnique de 1948, lorsque plus de 700 000 Palestinien·nes furent chassé·es de leur terre, a été présenté comme un départ choisi des « Arabes qui ne voulaient pas vivre avec les Juifs ». Les accords d’Oslo de 1993, qui n’actaient pas la création d’un Etat palestinien, ont été vendus comme la voie d’une solution durable, alors qu’ils n’avaient pour but, côté israélien, que de gagner du temps pour continuer le grignotage de la Cisjordanie. Une colonisation, prélude à une annexion, non seulement tolérée par les Etats européens et les Etats-Unis, mais favorisée par la participation de banques et de firmes occidentales.

L’ampleur de cette supercherie commence à ouvrir les yeux de l’opinion publique mondiale. Menacée ces jours par l’administration Trump de rejoindre la liste des organisations terroristes, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA) a vu son mandat renouvelé pour trois ans. Le fait que l’ONU proclame par la même occasion le 14 décembre Journée internationale contre le colonialisme sous toutes ses formes a de quoi insuffler un peu d’espoir au peuple palestinien – et à ses soutiens.