Une respiration. C’est ce que l’ouverture de la campagne Masset au public apportera à la séquence urbaine du Rhône. Vu du fleuve, le domaine apparaît comme un prolongement salvateur pour un sentier des Falaises fragilisé par une fréquentation toujours plus assidue. Les gens s’y rendent pour s’y balader et s’y baigner, se rencontrer et promener leur chien, respirer et photographier la nature. Le peuple du Rhône l’habite en toutes saisons!
A l’année, la somme de ces loisirs représente une pression énorme sur les sols, la faune, la végétation, qui s’en trouvent fragilisés, pour ne pas dire usés. Nul besoin de pointer des coupables: s’il y a tant de monde sur les rives du Rhône, c’est aussi parce que l’on manque d’accès libres à l’eau. Hormis quelques plages-confettis dans les communes riveraines du lac, l’essentiel des rives publiques se trouve sur le territoire de la Ville de Genève. Ainsi la portion urbaine du Rhône subit-elle les effets délétères de son succès. Le fleuve est en outre devenu une vraie destination depuis l’engouement pour la baignade en eau vive. Une spécialité des villes suisses à laquelle Genève s’est ralliée avec enthousiasme depuis plusieurs années.
La campagne Masset ne sera donc pas juste un parc en plus. Directement accessible depuis le kilomètre carré le plus dense du pays, elle ouvrira un champ d’exploration nouveau du monde du Rhône. Oui à l’achat de la campagne Masset, oui à cette respiration pour le Rhône et ses rives!
Valérie Hoffmeyer,
architecte paysagiste, membre de la FSAP (Fédération suisse des architectes paysagistes)