Ce vendredi, en soirée, doit se clore la COP30 sur le changement climatique qui se tient à Belém, au Brésil. Les déclarations de Luiz Inacio da Silva Lula, le président du pays hôte, ne permettent pas d’être optimiste quant aux résultats de ces négociations. A l’entendre, il faut que «chaque pays puisse décider des choses qu’il peut faire à son rythme, selon ses possibilités»…
A défaut d’être porteuses de perspectives, ces paroles reflètent l’état des rapports de forces diplomatiques. Chacun a une très bonne idée de ce que le voisin devrait faire mais n’est pas ouvert à des sacrifices de son côté. Quant à la première puissance mondiale, les Etats-Unis, elle est carrément aux abonnés absents, trop occupée, entre autres, à relancer l’extraction de gaz de schiste…
La Chine, première émettrice de gaz à effet de serre, développe un discours très ambigu. Elle est certes devenue le leader mondial des techniques de production d’énergies vertes (solaire et éolien), mais sans ralentir les autres filières existantes, comme les centrales à charbon, grosses émettrices de gaz carbonique.
Comme souvent, tout est histoire de gros sous. Les pays du Sud estiment que les pays du Nord, principaux responsables du bilan carbone présent dans l’atmosphère, veulent freiner leur légitime développement. Les sommes, très en-deçà des besoins, promises il y a une année lors du sommet de Bakou, peinent en plus à être concrétisées.
Les objectifs de l’accord de Paris de 2015, qui visaient une limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport au début de l’ère industrielle, paraissent de plus en plus hors de portée. Selon les projections de l’Agence internationale de l’énergie, la trajectoire actuelle de réchauffement nous conduirait plutôt vers une augmentation de la température globale de 2,8 degrés d’ici à la fin du siècle.
Les forces sociales progressistes doivent être en mesure de refaire de l’enjeu climatique un marqueur de leur politique. Ce qui est loin d’être le cas. Ainsi, aux Etats-Unis, les franges plus progressistes du Parti démocrate sont quelque peu aphones sur cette question, tout comme les syndicats qui ne veulent pas «désespérer Billancourt».
A l’instar aussi du nouveau maire de New York, Zohran Mamdani, pourtant élu sur un programme de rupture. Un angle mort catastrophique. On se rappelle que la Grosse Pomme avait pourtant été victime d’un typhon et d’une montée des eaux qui avaient ravagé tout le bas de Manhattan! Les conséquences de cet immobilisme sont très concrètes et plus que dramatiques, il ne sert à rien de détourner le regard.