Le 28 octobre, un communiqué alarmiste a été publié par une «large alliance», cette dernière réunissant, en termes plus communs, l’aile droite du paysage politique genevois, partant du Centre jusqu’à l’UDC, en passant par le MCG et le PLR. Quelques représentants du monde économique genevois s’ajoutent à cette vive dénonciation du «risque majeur» que l’initiative Pour l’avenir représente pour le canton.
Cependant, on ne peut laisser à la droite le privilège d’avancer des arguments insensés et fallacieux. Il faut rétablir certaines vérités. L’initiative Pour l’avenir de la Jeunesse socialiste ne cherche pas à détruire la prospérité de Genève, mais à la rendre durable et accessible à toutes et tous par la distribution juste des richesses qui sont actuellement détenues dans les mains de quelques-uns et quelques-unes.
Depuis trop longtemps, une poignée d’ultra-riches concentre une part démesurée de la richesse collective: à Genève (deuxième canton, après Zürich, qui accueille le plus d’ultra-riches), 1% des contribuables détiennent plus de la moitié du patrimoine. Ce n’est pas de la «stabilité», c’est une injustice. L’initiative Pour l’avenir propose qu’une partie de l’héritage de ces grandes fortunes revienne à la collectivité, pour financer la transition écologique, la formation, et les services publics dont tout le monde profite. C’est du bon sens démocratique, pas de la «punition fiscale».
D’autant plus que la droite nous parle de «cohésion sociale» menacée. Mais quelle cohésion existe-t-il quand les jeunes peinent à se loger, quand les inégalités explosent et que les fortunes se transmettent sans jamais être mises à contribution? L’initiative vise justement à rétablir cette cohésion, en demandant un effort à celles et ceux qui ont le plus bénéficié du système.
Quant à la fameuse peur du «départ des riches», elle revient à chaque réforme fiscale. Pourtant, il est crucial de se rappeler que Suisse reste attractive, grâce à sa stabilité, à la qualité de ses infrastructures, et à ses services publics financés… par l’impôt. De quoi apaiser tous les esprits, non?
Ainsi, ce n’est pas en protégeant des héritages millionnaires qu’on garantit l’avenir, mais en investissant dans la jeunesse, l’éducation et la planète.
Enfin, parler d’«attaque contre le fédéralisme» est une plate diversion. Le fédéralisme ne doit pas être un prétexte pour bloquer toute justice fiscale. Quand une minorité concentre une richesse qui devrait profiter à la majorité, il est légitime que la collectivité nationale intervienne.
L’initiative Pour l’avenir ne divise pas: elle rassemble celles et ceux qui croient que la prospérité n’a de valeur que si elle est partagée. Genève n’a pas à craindre l’avenir: elle doit oser le construire. «Oui» à l’initiative Pour l’avenir le 30 novembre prochain.
Yasmine Berrada est membre du comité de la Jeunesse socialiste Genève.