Skip to content

Le Courrier L'essentiel, autrement

Je m'abonne

Il faut cultiver la démocratie

Zully Faralli rappelle que la démocratie se vit chaque jour dans nos choix, nos engagements et nos solidarités.
Politique

Nous traversons une crise profonde de la démocratie souvent considérée comme le moins mauvais des systèmes politiques. Mais lorsque l’Etat n’écoute plus ses citoyens, le dialogue et la participation, pourtant essentiels, s’effritent. Aujourd’hui, le monde est secoué par des turbulences sociales et politiques, marquées par une incertitude croissante, tandis que les catastrophes naturelles bouleversent nos paysages et nos vies. En quête de sens et de reconnaissance de bien-être, l’esprit humain réclame une démocratie plus directe, investissant les réseaux sociaux et les rues pour se faire entendre. L’ère numérique bouleverse nos sociétés, mêlant espoirs et menaces. Elle fragilise nos repères et alimente un sentiment d’impuissance qui mine notre bien-être collectif. La loi du plus fort s’oppose à l’Etat de droit et impose son pouvoir, au détriment de la responsabilité partagée et du bien commun.

Une question s’impose: faisons-nous face à une démocratie affaiblie par le néolibéralisme ou à une crise globale bouleversant notre manière de vivre ensemble?

Même dans les pays réputés stables, la démocratie montre des signes de fragilité, tandis que les leaderships autoritaires et populistes progressent. Aux Etats-Unis, le président impose des règles unilatérales, mène des politiques migratoires répressives et exerce des pressions sur la justice et la société civile. En République démocratique du Congo, l’est du pays reste déchiré par la guerre, tandis qu’au Moyen-Orient, les opérations israéliennes dans les territoires palestiniens provoquent une tragédie humanitaire majeure et révèlent les alliances internationales. A l’inverse, au Népal la génération Z a réussi à renverser un pouvoir autoritaire illustrant la force d’une mobilisation citoyenne.

Dans ce climat, la désinformation, la polarisation et les réseaux sociaux, parfois vecteurs de haine, fragilisent nos institutions et nous-mêmes. Le retour des puissants et la montée des autoritarismes aggravent les conflits au lieu de les résoudre. Face à ces dérives, seule une vigilance citoyenne active, fondée sur la solidarité, l’écoute, l’esprit critique et la défense des droits humains, peut protéger notre démocratie.

Au cœur de ce chaos, misons sur les droits fondamentaux et le respect mutuel pour préserver le bien-être commun. La démocratie ne se résume pas aux urnes: elle se vit chaque jour dans nos choix, nos engagements et nos solidarités. Face aux défis climatiques, économiques et sociaux, réinventons nos manières de décider et de vivre ensemble, car la démocratie ne se transmet pas par nos gènes: elle se cultive et se protège sans relâche.

Zully Faralli, Neuchâtel