Skip to content

Le Courrier L'essentiel, autrement

Je m'abonne

Gaza: la loi des plus forts

Dans la nuit de mardi à mercredi, les bombardements israéliens sur Gaza ont causé plus de cent mort·es, dont 46 enfants, et 253 blessé·es. KEYSTONE
Gaza

«Le plus fort, lui, ne pardonnera pas. Il continuera l’occupation, la torture et les bombardements. Il continuera la colonisation, il annexera des territoires», écrivait le journaliste gazaoui Rami Abou Jamous 1>Orientxxi.info, 16 octobre 2025., quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas.

Ses craintes semblent se matérialiser. Dans la nuit de mardi à mercredi, les bombardements israéliens sur Gaza ont causé plus de cent mort·es, dont 46 enfants, et 253 blessé·es. Il s’agit de la seconde violation flagrante de la trêve, désormais chancelante, par l’Etat hébreu depuis son entrée en vigueur, le 10 octobre dernier. «Les Israéliens ont répondu comme ils doivent le faire», commentait Donald Trump, après avoir autorisé les frappes.

Une semaine plus tôt, son gendre Jared Kushner avait dévoilé les contours d’un plan visant à diviser la bande de Gaza en deux parties. La concrétisation de ce projet entérinerait l’occupation des 53% de l’enclave par Israël, inaugurant une forme de «Cisjordanisation de Gaza» 2>Haaretz, 23 octobre 2025.. Selon Jared Kushner, qui est aussi un magnat de l’immobilier et dirige le fonds Affinity Partners, dans lequel le Qatar et l’Arabie saoudite ont d’importantes participations, les travaux de reconstruction de l’enclave débuteront dans la partie contrôlée par l’Etat hébreu – qui pourra y garantir un terrain propice aux investissements du clan Trump.

Sur le plan humanitaire aussi, «un nouveau cadre est en train d’être posé, sous l’influence de Washington» 3>Le Monde, 29 octobre 2025.. En symbiose avec Benjamin Netanyahou, Donald Trump veut évincer l’Unrwa. Objectif: remplacer l’agence onusienne par des organisations évangéliques proches de son administration, possiblement épaulées par des sociétés de mercenaires. Un scénario déjà testé lors de la mise sur pied de la sinistre Gaza Humanitarian Foundation. Loin de mettre fin au martyre de Gaza – et de la Cisjordanie -, le «plan de paix» imposé par le duo Trump-Netanyahou garantit ainsi la continuité de l’entreprise coloniale israélienne, et de son lot de massacres, sous le contrôle direct d’un clan présidentiel étasunien décidé à se remplir les poches.

Dans ce contexte, la poursuite du mouvement de solidarité avec la Palestine est plus nécessaire que jamais. Elle se heurte cependant à une répression accrue, y compris en Suisse. Dernier exemple en date: la Ville de Sion a décidé d’interdire une mobilisation organisée samedi 1er novembre par le collectif Valais Palestine. Dénonçant une atteinte à la liberté de manifester, ce dernier a décidé de maintenir l’événement. Une décision salutaire pour la défense de Gaza – et celle des droits démocratiques.

Notes[+]