Nous voterons ce dimanche 28 septembre sur les lois dites «corsets». Derrière ce terme se cache la volonté d’une majorité du Grand Conseil genevois d’empêcher l’augmentation des dépenses de l’Etat ainsi que la création de nouveaux postes au sein de l’administration en cas de budgets déficitaires. Ce faisant, il sera impossible de répondre aux besoins de la population qui se font pourtant toujours plus criants. En effet, des enjeux de taille doivent être relevés par les autorités, qui vont bien au-delà de la croissance démographique: vieillissement de la population, augmentation des inégalités sociales et la précarité croissante qui en découle, transition écologique. En même temps, les primes d’assurance-maladie sont toujours plus élevées, les loyers prennent l’ascenseur et les rentes AVS ne tiennent pas compte du réel coût de la vie.
Des changements structurels devraient être envisagés au niveau fédéral pour la mise en place d’une caisse maladie publique unique, un véritable congé parental, un droit du bail qui protège davantage les locataires. Ces manquements se répercutent sur la population des cantons et des communes qui augmentent régulièrement les différentes prestations sociales comme les subsides d’assurance-maladie. Ainsi l’Etat se doit de prendre en compte ces réalités humaines et sociales. Une logique comptable stricte ne gommera pas les besoins de la population. Fermer les yeux face à la nécessité d’agir n’est en aucune façon la réponse à adopter. Bien au contraire, le coût de l’inaction est toujours plus important sur le long terme, tant humainement que financièrement.
Avec les baisses d’impôts successives – tant pour les entreprises que pour les personnes physiques – promulguées par la droite, les recettes de l’Etat ont diminué et d’importants déficits apparaissent. Alors que cette même droite annonçait fièrement il y a quelques mois que la dernière baisse d’impôts n’engendrerait aucune coupe dans les prestations, force est de constater que ce ne sera pas le cas et que la population a été trompée. Ces lois «corsets», si elles sont acceptées, vont alourdir les coupes déjà annoncées et péjorer de manière dramatique la délivrance de prestations publiques cruciales dans le domaine de la santé, des transports publics, de l’aide aux personnes âgées, aux enfants en difficulté, etc. L’effet cumulé de la baisse d’impôts et des lois «corsets» démultipliera le coût social et économique pour la population genevoise, et impactera particulièrement les personnes les plus précaires.
Pourtant, notre canton dispose d’une capacité d’action pleine et entière, largement renforcée par les importants excédents réalisés ces dernières années et par une dette qui a fortement diminué. Ces lois «corsets» instaurent ainsi des contraintes injustifiées, voire artificielles.
Ne nous laissons pas berner par de nouvelles promesses d’efficience et de rationalité, ou pire, de maintien des prestations publiques comme l’affirment éhontément certains partis politiques. Votons 2 fois «non» aux lois «corsets» et faisons ainsi le choix de la responsabilité et de la solidarité.