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Péril en la demeure

Le premier tour de l'élection complémentaire au Conseil d'Etat se tient le 28 septembre prochain. KEYSTONE
Genève 

L’élection complémentaire au Conseil d’Etat genevois du 28 septembre sera riche d’enseignements à plus d’un titre. D’abord pour la gauche, qui joue gros. Est-elle capable, dans un canton de droite, de maintenir un troisième siège au gouvernement? Un résultat négatif serait catastrophique, les idées progressistes étant réduites à la portion congrue pour les deux prochaines années au moins. Il sonnerait le reflux de l’Alternative et laisserait les coudées franches à une droite hégémonique et débarrassée de l’écologie.

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Un échec de la gauche reste peu probable, compte tenu des divisions des partis bourgeois et populistes. Mais s’il devait advenir, il démontrerait une prise de conscience des électeur·ices de droite quant au poids de l’union, au-delà des divergences idéologiques. A ce jeu, jusqu’à présent, les socialistes et les Vert·es ont toujours pu compter sur Ensemble à gauche et tirer leur épingle du jeu. Même en 2023, quand la droite est partie unie sous la bannière de l’Alliance genevoise. Depuis, ce rapprochement de circonstance a explosé en vol, entraînant dans son sillage l’Entente, composée du PLR et du Centre.

Ces deux partis, longtemps les piliers bourgeois de la politique genevoise, ont pris des chemins divergents. Le Centre continue d’affirmer un positionnement libéral humaniste. Au PLR, en revanche, face à un certain effritement, l’arithmétique a pris le dessus. Ainsi, le parti a choisi de tourner le dos à l’Entente pour s’arrimer à l’UDC. Un glissement qui montre que la droite genevoise est à un tournant: soit elle réaffirme une base idéologique humaniste, soit elle vend son âme aux populistes anti-européens, xénophobes et outranciers. Si les électeur·ices de gauche ont la responsabilité de faire taire les divergences pour continuer de peser un tant soit peu au sein du gouvernement, les bourgeois·es, par leurs bulletins, décideront de la couleur de la droite pour les prochaines années. Soit fidèle à l’histoire de la pensée libérale, soit cédant aux sirènes d’une extrême droite à la Trump.

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