Je ressens une colère immense et une tristesse profonde en constatant que, lorsque le dialogue disparaît, la violence surgit – et qu’elle peut aller jusqu’à l’irréparable: tuer. Elle avait mon âge et deux enfants. Comme tant d’autres mamans, elle voulait simplement vivre auprès des siens.
Alors, faut-il vraiment chercher à comprendre pourquoi il a tué? Il n’y a aucune excuse. La violence est le produit de rapports de domination, d’éducation et de culture. Sa radicalité est clairement liée au patriarcat, un système de domination qui, poussé à l’extrême, devient meurtrier.
Je refuse d’être spectatrice d’un système patriarcal qui nourrit des pensées de domination et de possession sur les femmes.
Je refuse qu’on cherche des excuses à la violence, qu’on la réduise à une dispute ou à une perte de contrôle.
Cette radicalité meurtrière n’est pas un fait divers: c’est le produit d’un système. Et tout système construit peut – et doit – être déconstruit. Faut-il rappeler que chaque féminicide n’est pas seulement un chiffre: c’est une vie arrachée, un vide laissé, une blessure infligée à toute la société?
C’est pourquoi des lois fermes et une prévention efficace, soutenues par une coordination interinstitutionnelle, sont indispensables pour lutter contre la violence conjugale. L’adoption du Concept cantonal de lutte contre la violence au sein du couple par le Conseil d’Etat affirme que cette violence n’est plus une affaire privée, mais un enjeu qui nous concerne toutes et tous.
Nommer ce féminicide, le regarder en face, c’est refuser le silence et l’indifférence. Aujourd’hui, c’est à Neuchâtel, à Corcelles… et demain, où sera la prochaine vie arrachée?
Zully Faralli