De l’ancienne génération, nous avons été presque toutes/tous contre la guerre du Vietnam, contre le renversement de Salvador Allende au Chili et de la nouvelle génération, contre les deux guerres illégales en Irak, contre la guerre en Libye, contre la guerre de la Russie contre l’Ukraine mais curieusement ce positionnement anti-guerre ne se confirme dans l’insoutenable colonialisme d’occupation et d’anéantissement que mène le gouvernement israélien contre les Palestinien·nes. Il se trouve qu’en coulisses des positionnements internationaux, largement relayés par les médias, distordent la réalité en trouvant toutes les bonnes excuses à l’agresseur pour qu’il poursuive en toute impunité ses massacres et ses exactions. Fort de l’attaque terroriste surprise du 7 octobre 2023 – encore faudrait-il que l’histoire confirme la surprise en question – Israël s’en est saisi pour faire valoir, à l’international, que la primauté de son droit à se défendre l’autorisait à tous les excès. Six cent quatre-vingts jours plus tard avec une estimation terrifiante de quelques 100 000 mort·es et disparu·es et l’usage de la faim, de la soif, de la pénurie de médicaments comme arme de guerre, il semble, malgré les hauts cris de la CICAD et de la LICRA ne soient plus dupes d’une réalité qu’ils ne voulaient pas voir. Mais il ne s’est agit pour l’heure que de déclarations de bonnes consciences du bout des lèvres alors qu’il faudrait passer à des décisions et des actes radicaux du type de ceux qui ont été pris contre la Russie pour qu’un espoir de changement émerge.
Selon Netanyahou c’est la faute à tout le monde mais pas à lui. La nourriture, l’eau, les médicaments sont là, prêts à entrer mais ce sont la Croix Rouge et l’ONU qui ne font pas leur boulot. Un sacré cynisme alors qu’il les a systématiquement discrédités, démantelé l’UNRWA et empêché toute gestion d’aide structurée étrangère dans la bande de Gaza. Les critères de secours à une population ostracisée et bannie ne sont pas les mêmes d’un côté ou de l’autre.
Avant que le gong du KO debout ne retentisse, il faut avoir le courage de ramener une fois pour toute Israël à la raison et l’enjoindre bon gré, mal gré, à respecter les droits de guerre, les droits internationaux, les règles de la Convention de Genève et le retour à ses frontières de 1967. Seule cette pression unilatéralement partagée peut-être synonyme de paix durable et d’espérance pour que la Palestine existe dans une cohabitation à deux Etats.
Léon Meynet,
Chêne-Bougeries (GE)