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Une démocratie qui tue des journalistes

Rayan Ben Amor se demande comment Israël, la seule démocratie du Proche-Orient, a réussi à tuer plus de 240 journalistes palestiniens depuis octobre 2023?
Israël 

Les visages de reporters palestiniens tués défilent sur les réseaux sociaux alors qu’Israël continue le pilonnage de la bande de Gaza pour «sauver les otages israéliens aux mains du Hamas». Étrange façon de faire quand on sait que l’Etat Hébreu a de l’expérience dans les assassinats ciblés.

Justement, l’épisode «jambe de bois» en 1985, avait frappé le quartier général de l’OLP à Hammam Chott en Tunisie. En 2010 aussi, les espions israéliens de plusieurs pays sont allés à Dubaï pour éliminer un dirigeant du Hamas dans sa chambre du Bustan Rotana. Ce dirigeant palestinien, chargé de la logistique pour le Hamas, a été habilement électrocuté et étouffé par un oreiller. Là, l’hôtel a été épargné. S’il faut reconnaître une qualité à l’armée israélienne, c’est bien la précision, même si les opérations citées étaient des demi-échecs. Ils ont la logistique et ils ne se battent pas avec des cailloux, dont la propulsion est aléatoire et l’effet symbolique. Sinon la Suisse ne collaborerait pas avec des acteurs de l’armement israéliens comme Elbit system, connu dans les domaines de l’aéronautique et de l’astronautique. Elbit system développe notamment des drones de combat sans doute perfectionnés à force d’utilisation contre les Palestiniens. Dans cette interminable crise de Gaza, à travers le système Lavender et «where is daddy», l’IA est entrée en scène du côté israéliens pour suivre des ciblés et les exécuter jusqu’au sein de leur famille.

Le narratif ne tient plus même si la hasbara* est diffusée sur de nombreux médias. Les réseaux sociaux font leur travail et relaient les vidéos abominables des massacres perpétrés par l’armée israélienne, dont certains soldats ont publié des vidéos où ils donnent l’impression d’être en colonie de vacances. Chaque Gazaoui est désormais un journaliste qui commente le réel dans lequel il tente de survivre. Malheureusement, l’action des parties prenantes aux conventions de Genève est toujours attendue pour la protection des civils palestiniens et des journalistes et on se demande bien pourquoi.

Rayane Ben Amor,
Lausanne

*désinformation