L’info fait la une, sans complexe dans tous les médias occidentaux: les journalistes/photographes/cinéastes de Gaza sont des complices du Hamas. C’est un comble, sans doute pour justifier l’assassinat de plus de 200 d’entre eux visés et exécutés par les tireurs d’élite de Tsahal, encore tout récemment. Sans doute que le mot d’ordre a été donné au plus haut niveau pour éviter le discrédit, que les images saisies et les mots écrits ne se répandent et désagrègent l’unité nationale et la sensibilité internationale gagnés après l’invasion terroriste du 7 octobre 2023.
Soixante mille mort·es plus tard et autant de disparu·es, le terrain se refroidit pour exploiter ce filon. D’autres éléments surgissent: le Hamas tire sur les Palestiniens, la nourriture est confisquée par le Hamas pour créer la pénurie et fabriquer une image alarmante et négative du désespoir d’un peuple, et quelques autres fables savamment orchestrées qui font mouche faute d’éléments contraires pour les démentir. C’est pour cette raison, sans doute, que les journalistes ont été délibérément dans la cible des militaires israéliens, que la presse internationale ne dispose d’aucune autorisation pour être présente sur le terrain des hostilités, que les députés de la Knesset ont voté à une large majorité pour la coupure du réseau de la chaîne TV Al Jazeera. Aucun témoin, particulièrement lié aux médias, n’est autorisé à rapporter quoi que ce soit au sujet des actions meurtrières et des exactions à Gaza et dans les territoires palestiniens.
Donc de dire que le Hamas fait de la propagande en utilisant les misères de son peuple est une tentative de cacher une réalité contraire. Chaque jour elle est confirmée par des dispositions gouvernementales et parlementaires plus abjectes et ségrégationnistes les unes que les autres. Sans qu’aucun journaliste ne soit présent sur le terrain pour le confirmer, la situation d’apartheid est toujours plus criante. Jadis, pour moins que cela, l’Afrique du Sud a été sévèrement épinglée et mise au ban des nations par l’ONU.
S’il y a une propagande, c’est bien le régime israélien qui l’exerce pour justifier et couvrir, au nom de l’exacerbation de notre culpabilité ineffaçable liée à la Shoah, ses pires atrocités d’expulsion et d’extermination. Il est plus que temps de dire stop, il faut que ça cesse, et de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour sanctionner en conséquence tous les agissements de ce gouvernement usurpateur, terroriste et voyou.
Léon Meynet,
Chêne-Bougeries (GE)