L’article du 8 juillet 2025, «Violence managériale en EMS», paru dans votre journal, a retenu toute mon attention, m’a interpellée et profondément touchée.
Le 1er mars 1993, la Résidence Les Tilleuls a ouvert ses portes. A sa tête, un jeune directeur avait une vision, un projet ambitieux: offrir à une population âgée, fragile et vulnérable, atteinte de troubles cognitifs et de démences sévères, un lieu différent, un lieu de vie qui serait le leur, un endroit où la liberté de mouvement devrait être une priorité, la liberté d’être ce qu’ils sont.
Il s’est entouré pour cela d’une équipe pluridisciplinaire sensible et ouverte à ses ambitions et souhaits. J’ai eu l’honneur et le privilège de faire partie de cette aventure, en tant que soignante. J’y ai œuvré durant presque un quart de siècle jusqu’à ma retraite. Ce fut une école de vie qui a fait de moi une autre personne.
La prise en charge de cette population nécessite de grandes compétences humaines et ceci de la part de tous les intervenants. Chacun connaît son rôle, son importance dans les actes de soins, mais aussi à travers un geste bienveillant, un sourire, un service rendu à tout moment de la journée et de la nuit. Ceci a son importance et contribue à une ambiance sereine et respectueuse. Cette dernière me semble actuellement fortement compromise puisque la souffrance et la peur des employés prédominent depuis le changement de direction.
Selon mon expérience, le travail dans une telle institution est souvent exigeant, lourd, tant physiquement que sur le plan émotionnel et doit être reconnu par la hiérarchie.
J’exprime à toutes les équipes des deux EMS cités ma plus grande considération, toute mon admiration et mon respect. La souffrance n’a pas sa place dans un tel lieu! L’ensemble du personnel a le droit de travailler dans une ambiance apaisée, sans menaces et réprimandes injustifiées. Le résident, quant à lui doit, dans tous les cas, rester au centre de toutes leurs préoccupations.
Karin Gmür, Meyrin (GE)