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Un sursaut dans l’horreur

Les frappes israéliennes de cette nuit ont fait plus de 400 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants. KEYSTONE
Israël-Palestine 

L’assaut génocidaire contre Gaza a repris.
Dans la nuit de lundi à mardi, Israël a mené des bombardements d’une violence inouïe sur l’enclave, avec des centaines de mort·es à la clé, dont de nombreux enfants. Cette rupture de la trêve a été menée avec l’appui de Donald Trump – et son arsenal: le 16 février dernier, les Etats-Unis ont livré 1800 bombes, pesant chacune 1 tonne, à l’Etat hébreu.

La brutalité de cette agression militaire; les déclarations va-t-en-guerre du gouvernement Netanyahou; la jubilation de l’extrême droite sioniste; les évacuations ordonnées à des zones entières de Gaza; le blocus de l’aide humanitaire imposé depuis le 2 mars. Ces signaux pointent la volonté israélienne de passer à une nouvelle étape du nettoyage ethnique de la Palestine – désormais étendu à la Cisjordanie.

Ce projet criminel a reçu le soutien explicite du président Trump, dont la proposition de déporter les Palestinien·nes en masse a galvanisé le gouvernement Netanyahou. Face à cet exécutif intégriste, «il n’est jamais trop tard pour que le monde se lève et fasse la bonne chose», soulignait mardi Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés de Palestine. A savoir: sanctionner économiquement et politiquement un Etat dont le chef se trouve sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

Une lueur positive au milieu de cette horreur: ce mardi, le Conseil des Etats a rejeté la motion UDC demandant l’arrêt du financement helvétique à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugié·es de Palestine (Unrwa). Ce vote est un immense soulagement, car supprimer l’aide de la Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, aurait été un signal désastreux. Il aura pourtant fallu de multiples heures de débats, l’engagement d’organisations internationales et la mobilisation de la société civile pour convaincre une majorité d’élu·es de ne pas condamner l’agence dont dépend la survie de millions de Palestinien·nes. La vigilance doit donc rester de mise. La propagande israélienne visant à démanteler l’UNRWA est relayée par une part trop importante de politicien·nes à Berne. Et pourtant, l’éventualité que la Suisse soit accusée de complicité de génocide en cas d’arrêt de l’aide n’était pas le fruit de l’imagination de quelques militant·es, mais un risque attesté par de hauts cadres de l’administration fédérale.

A l’heure où le massacre reprend, il est temps que la gauche institutionnelle – PS et Vert·es – prenne le dossier à bras-le-corps. Elle ne peut plus, à part quelques notables exceptions, se contenter de limiter timidement les dégâts. Mais doit s’élever contre le génocide en cours et exiger des sanctions contre Israël.