Skip to content

Le Courrier L'essentiel, autrement

Je m'abonne

Pourquoi devons-nous soutenir l’Unrwa?

Le Conseil des Etats doit se déterminer lundi sur le sort réservé au financement suisse de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. «La seule réponse [à apporter au débat] est celle de la raison», soit «un soutien sans faille à l’Unrwa», argumente le député PLR genevois Pierre Conne.
Suisse

Le 18 mars prochain, le Conseil des Etats décidera s’il veut suivre le Conseil national et mettre un terme immédiat et définitif à toute participation financière à l’Unrwa. A la suite des dénonciations infondées dont cette agence a été victime, il est essentiel de lui reconnaître toute sa légitimité et de réaffirmer les rôles vitaux qu’elle joue pour contribuer à la stabilité sociale au Proche-Orient.

Un acteur humanitaire indispensable. L’Unrwa, ou Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, est une agence des Nations unies créée le 8 décembre 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU. Depuis 2020, elle est dirigée par le Suisse Philippe Lazzarini.

Mise en place pour fournir des services essentiels aux réfugiés palestiniens ayant fui ou été expulsés de leurs foyers lors de la guerre israélo-arabe de 1948, elle a vu son mandat régulièrement renouvelé et est actuellement prolongé jusqu’en 2026.

L’Unrwa est active principalement en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, où elle assiste près de six millions de réfugiés palestiniens enregistrés. Son action dépasse la simple intervention humanitaire: elle offre des opportunités d’emploi sur place aux Palestiniens et assure leur formation si nécessaire.

Des services vitaux. L’Unrwa joue un rôle crucial en garantissant des services de base à une population parmi les plus vulnérables du monde:

  • Education: plus de 700 écoles de l’Unrwa scolarisent plus de 500 000 enfants palestiniens. Le contenu des programmes scolaires est défini par le mandat des Nations unies.
  • Santé: l’Unrwa gère 140 centres de santé primaires, tant préventifs que curatifs, offrant plus de 7 millions de consultations médicales annuelles.
  • Aide alimentaire: elle fournit des produits de base tels que de la farine, du riz, de l’huile et des légumineuses.
  • Programmes sociaux: conçus pour offrir un filet de sécurité aux réfugiés palestiniens les plus vulnérables, ils visent à répondre aux besoins essentiels de ceux vivant dans une pauvreté extrême. Environ 1,2 million de réfugiés palestiniens vivent dans une pauvreté absolue, et 700 000 dans une pauvreté extrême, incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires les plus élémentaires.
  • Microfinance: l’Unrwa soutient la création de micro-entreprises, favorisant ainsi l’autonomie économique et la réduction de la pauvreté.

Ces services sont essentiels pour améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens et promouvoir leur intégration socio-économique dans les communautés hôtes.

Une neutralité affirmée. L’Unrwa n’est pas partie au conflit israélo-palestinien ni à la recherche d’une solution politique. Quelle que soit l’issue du conflit, les six millions de réfugiés palestiniens auront besoin d’une administration pour délivrer et coordonner les services de base.

Un engagement rationnel et humanitaire. Ne pas soutenir l’Unrwa, c’est pousser les Palestiniens sur les routes, jusque chez nous! Alors que les Palestiniens n’aspirent qu’à une seule chose: vivre en paix sur leurs terres.

L’éducation est la meilleure prévention contre l’extrémisme et le terrorisme: un retrait de l’Unrwa à Gaza, c’est offrir l’exclusivité de l’enseignement au Hamas.

Face aux déclarations bellicistes et aux manipulations des groupes partisans, la seule réponse est celle de la raison: un soutien sans faille à l’Unrwa. Maintenir notre engagement auprès de cette agence, c’est défendre les valeurs humanitaires qui font l’honneur de la Suisse et contribuer à la stabilité d’une région déjà en proie aux tensions. Si l’Unrwa venait à s’effondrer au vu du manque de financements, c’est toute la région, déjà fragile, qui pourrait être déstabilisée.

Le 18 mars, il appartient à nos élus de prendre la décision juste.

Pierre Conne est député PLR au Grand Conseil genevois.