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Les grandes manœuvres

Léon Meynet livre un rappel historique.
Conflit

C’est en 2017 que Donald Trump reconnaissait Jérusalem comme capitale indéfectible de l’Etat hébreu et par là même, passant de la parole aux actes, y établissait son ambassade qu’il avait déplacée de Tel-Aviv.

Quelques pays alibis suivirent: le Guatemala, le Honduras, le Kosovo et la Serbie, tant pour des raisons de faveurs et d’intérêts économiques que pour être dans les bons papiers du résident de la Maison Blanche.

Cette mesure aussi abrupte qu’arbitraire trahissait la double identité de partage de la ville sainte internationalement reconnue jusqu’en 1967. Une année plus tard, en 2018, la Knesset votait à 62 voix pour et 55 contre l’Etat nation du peuple juif. Et six ans après, le 22 février 2024, en pleine guerre d’éradication des Palestiniens de la bande de Gaza, la même Knesset votait à 80% la non-reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien.

Ce n’était que quatre mois après la mise en route de l’extermination des palestiniens·nes de Gaza en réplique à l’abominable attaque terroriste du Hamas sur des terres du Néguev. Quinze mille morts étaient déjà enregistrés dont 60% de femmes et d’enfants.

Depuis le conflit a gagné le Liban et a des extensions étranges du côté de la Syrie. Autrement dit, alors que les Etats-Unis ont tout fait pour renforcer l’équipement et l’armement de leur allié, quitte à passer pour partenaire génocidaire, l’UE lui emboîtait le pas quitte à faire passer pour antisémites tout avis contraire et toute compassion pour le peuple palestinien.
La Suisse, n’a guère fait mieux par l’entremise de son Conseiller fédéral Ignazio Cassis qui a supprimé l’aide indispensable à l’UNRWA pilotée par l’Italo-suisse Philippe Lazzarini, au mépris de notre neutralité et surtout des accords de la Convention de Genève.

Pendant ce temps-là, l’Assemblée nationale française redoublait de zèle en mettant au pilori tout député qui n’avait pas condamné l’invasion terroriste du 7 octobre et pas pris fait et cause pour l’Etat d’Israël. Il en est résulté un soutien et une allégeance disproportionnées pour des répliques militaires meurtrières et inhumaines condamnées au final, au titre de génocide, par la Cour internationale de justice (CIJ).

Ce descriptif chronologique montre bien que l’Occident est à la manœuvre en faveur de toutes les illégalités d’un Israël sans foi, mais avec des lois discriminantes de tout acabit et des arguties y afférentes dans un conflit de colonialisme et d’occupation que l’on avait mis aux oubliettes de l’histoire depuis vingt-cinq ans avec l’Union de l’Afrique du Sud. Ce pays d’hier, comme l’Etat d’Israël aujourd’hui, se sont toujours réclamés de l’état de droit et drapés dans les attributs d’une légitimité démocratique fusse-t-elle mise au service du pire des apartheid!

Léon Meynet,
Chêne-Bougeries