«Mettre le patient au centre» est un principe mis en évidence et pratiqué avec de plus en plus d’insistance depuis des années. C’est adéquat et nécessaire.

Le livre tout frais du Dr François Pilet, généraliste dans le Bas-Valais, tout près du Léman, en est un excellent exemple, basé sur une quarantaine d’années de pratique d’une médecine véritablement humaniste.¹> François Pilet, Des regards et des maux, éditions Favre A la retraite depuis peu, il a rassemblé des notes prises au cours du temps à propos de patients et d’expériences marquantes.

Deux grandes parties, des titres comme des drapeaux ai-je envie de dire…, «Une présence face à face» et «Une présence côte à côte». Vingt-deux histoires, récits, témoignages, belle illustration de ce que peut être la médecine de famille généraliste dans une localité/région. Y compris avec un engagement civil, des initiatives et la mise en place d’activités dans le domaine de la santé et du social, en liaison avec les autorités. Remarquable.

Je pensais aux généralistes côtoyés durant mon assistanat (années 1960!), à l’Hôpital de Saint-Loup au pied du Jura vaudois. Chacun dans son village, chacun «pendu à un clou» 330 jours par an ou presque, au ser-vice de leur région. Ce que rapporte Pilet a la même qualité de continuité et disponibilité au cours du temps. Mais qu’on n’imagine pas que, sur le fond, ce soit une approche révolue. Les choses ont changé et c’était indispensable… François Pilet a su renouveler les modalités de l’exercice médical notamment par la création, en collaboration et avec le soutien des autorités et de la population, de la Maison de la Santé du Haut-Lac de Vouvry, interdisciplinaire, permettant une pratique qui répond aux mutations actuelles, notamment dans l’équilibre entre profession et qualité de la vie privée. Avec une vision de santé publique.

Un ouvrage attachant, enrichissant, à recommander à chacun·e.

Dr Jean Martin,
ancien médecin cantonal vaudois, Echandens