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Guerre aux humanitaires

De l'aide humanitaire en provenance des Émirats pour les Palestiniens de Gaza, acheminé en Égypte. PHOTO D'ILLUSTRATION/KEYSTONE
Israël-Palestine 

C’est une autre facette de l’assaut génocidaire contre Gaza – heureusement suspendu par un cessez-le-feu. Trente-cinq ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et Terre des hommes, ont publié un rapport dénonçant les obstructions d’Israël à l’aide humanitaire1> https://medecinsdumonde.ch/app/uploads/2025/01/GAZA_Snapshot_9.pdf.

La période étudiée s’étend du 26 janvier 2024, date à laquelle la Cour internationale de Justice (CIJ) a exigé la mise en œuvre de mesures immédiates pour empêcher d’éventuels «actes de génocide» à Gaza, jusqu’au 9 janvier 2025, peu avant l’entrée en vigueur de la trêve.

Principaux enseignements? L’Etat hébreu a constamment refusé et restreint l’acheminement de l’aide vitale vers Gaza. Il y a «démantelé l’architecture humanitaire», tandis que ses troupes menaient des «attaques systématiques» contre les services de base, les infrastructures et le personnel. Ce dernier a payé un prix terrible pour son engagement: depuis le 7 octobre, 377 travailleurs·euses humanitaires ont été tué·es dans l’enclave.

Loin d’appliquer la détermination de la CIJ, Israël a donc limité sciemment l’acheminement de biens essentiels tels que nourriture, eau, carburant et produits d’hygiène, «bien en deçà du minimum nécessaire à la survie des Palestiniens», causant ainsi «des souffrances sans précédent».

Le rapport ajoute que la réalité sur le terrain «correspond aux descriptions de nombreux experts juridiques et organisations qui rapportent que des crimes atroces (crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide) sont commis à Gaza».

A l’heure où des centaines de milliers de Palestinien·nes tentent de regagner leurs foyers détruits, au milieu d’un gigantesque tas de décombres, le rétablissement de l’aide est une priorité absolue, soulignent les ONG. Or, si la trêve a permis une salutaire hausse des entrées de convois humanitaires, de lourdes menaces continuent à peser sur cette assistance vitale.

Ce jeudi marque ainsi l’entrée en vigueur, en Israël, de deux lois qui entraveront fortement – et supprimeront, pour ce qui est de Jérusalem-Est – l’action de l’UNRWA, la principale organisation humanitaire dans les territoires occupés et à Gaza. Cette législation met en danger les vies et l’avenir des Palestinien·nes, comme le dénonce Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence onusienne.

La guerre d’Israël contre les humanitaires est donc loin d’être terminée. Et c’est dans le cadre de cette offensive que s’inscrivent les attaques de la droite contre le financement de l’UNRWA à Berne. Attendu en mars, le verdict du Conseil des Etats sur la question revêtira une importance vitale – au sens littéral du terme.

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