Faire payer des primes d’assurance-maladie plus élevées aux vieux est non seulement injuste, mais ouvre une boîte de Pandore: l’âgisme et la fin du principe de solidarité.
Les vieux d’aujourd’hui ont cotisé toute leur vie à l’assurance-maladie, souvent sans recourir ou très peu au système médical. Ces contributions ont financé le système, rendant ces primes plus que suffisantes pour couvrir leurs besoins à un âge avancé. De plus, dès 75 ans, le système TARMED facture déjà les consultations plus chères, comme si vieillir était une faute.
Pendant ce temps, aucune mesure réelle n’est prise contre ce qui pèse véritablement sur la LAMal: les bénéfices colossaux de l’industrie pharmaceutique et les frais administratifs exorbitants des assureurs.
Faire payer plus cher les vieux, même avec une prise en charge étatique pour les plus démunis, consacre un système où chacun doit se débrouiller selon ses moyens. Ce modèle brise le principe de mutualité qui protège les plus fragiles.
Faire payer les primes en fonction des revenus et instaurer une caisse unique sont des solutions réellement solidaires. C’est ce que défend l’association de retraités que je préside.
Ueli Leuenberger,
président AVIVO, Genève