Nous avons un nouveau serment d’Hypocrites: on va maintenant maîtriser les coûts (coups?) de la santé, voire même les réduire! Nous oublions que dans notre société de consommation la santé est devenue un business comme les autres.
Loin de moi l’idée de médire des possibilités extraordinaires de la médecine actuelle, de la qualité de notre système de soins et de l’engagement des soignants. Mais il me semble impossible d’éviter que nous soyons prisonniers d’un développement sans limite, à moins de revoir notre vision du maintien de notre bonne santé.
Restons simples.
Nous pensons pouvoir vivre librement, consommer tout ce qui nous fait envie et qu’on nous propose avec moult publicité. Si nous nous sentons mal, nous consultons, et la plupart du temps nous rentrons avec une ordonnance de prise de médicaments. Plus nous en consommons, plus les pharmas et leurs actionnaires se frottent les mains. Si nous remarquons des effets secondaires désagréables, pas de problème, on essaye d’autres médicaments.
De leur côté, les assurances nous garantissent, à coûts élevés, que nous pourrons faire face aux dépenses de santé. Elles jouent en fin de compte sur notre peur de la mort, contre laquelle il n’y a en réalité aucune assurance!
Et si nous adoptions un autre point de vue? Je suis le premier responsable de ma santé. Je dois apprendre à choisir ce qui est bon pour moi: une bonne hygiène de vie, une alimentation saine… Je suis ce que je mange! Les soignants sont là pour m’aider, mais c’est moi qui guéris (ou non). La maladie n’est pas quelque chose qui me tombe dessus. Je lui ai préparé le terrain, d’une manière ou d’une autre, en ne prenant pas soin de moi.
On arrive souvent à cette vision quand on est passé par des «ennuis de santé» assez graves. C’est une prise de conscience tardive, hélas, qui ne débouche pas forcément sur un rétablissement complet.
En conclusion, je dirais que nous avons un gros travail d’évolution à faire, qu’il faudrait commencer le plus tôt possible, avec les enfants déjà. La santé relève aussi de notre responsabilité d’êtres vivants. Ensuite, il me paraît certain que les frais médicaux, et donc les primes d’assurances, pourraient baisser.
Pierre Roehrich, retraité,
Plan-les-Ouates (GE)