On nous écrit

Bien loin du bien-être des patients

Rina Nissim transmet un courrier qu’elle adressé à M. Mardini, directeur des HUG, à M. le professeur Luthy et à M. Maudet, responsable du Département de la santé et des mobilités.
Genève

Hospitalisée cet été pendant vingt-cinq jours à la suite d’un accident de moto, j’ai atterri dans une unité de Beau-Séjour, en soins aigus, puis en réadaptation.

Mais voilà, Beau-Séjour est en travaux et ses services ont été casés dans le bâtiment des lits des HUG. Je me suis retrouvée dans une chambre à 6 lits alors qu’à Beau-Séjour, les chambres sont de 2 à 4 lits.

Ces services ont déménagé avec leur mobilier qui se trouve entassé dans les chambres faute de lieux de rangement. Pour autant, les personnes n’ont pas toutes un fauteuil à côté de chaque lit. Il n’y a pas de place non plus pour manger à table. La plupart mangent assises au bord du lit, puis se recouchent. C’est raté pour la réadaptation!

L’équipe de soins est formidable, les physiothérapeutes excellents, mais sérieusement en sous-effectif au cœur de l’été. Malgré leur gentillesse, elles et ils peinent à compenser les mauvaises conditions de vie. En réadaptation, on reste normalement trois semaines. Dans cette promiscuité, on dort mal la nuit, on s’affaiblit physiquement et nerveusement. J’en ai encore les larmes aux yeux en pensant à mes camarades de chambre aux pathologies plus compliquées que la mienne.

Le slogan de l’hôpital «l’essentiel c’est vous» tente d’évoquer une médecine centrée sur la personne. Mais ce beau slogan se heurte aux exigences de la médecine universitaire et de la rentabilité cruelle.

Comme nous vivons dans une société où le capitalisme sauvage domine, des décisions inhumaines sont ainsi prises, bien loin du bien-être des patients.

C’est un scandale pour un pays aussi riche!

Et vous Messieurs, qu’elles valeurs défendez-vous véritablement?

Rina Nissim,
Genève

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