La Poste suisse SA
C’est essentiellement aux socialistes que l’on a reproché d’être des idéologues au lieu d’être des pragmatiques. Or, la droite suisse s’est accrochée comme à un radeau en perdition au «moins d’état et à la privatisation de tous les services publics ou presque» N’est-ce pas cela être idéologues? Que la Confédération puisse employer 40’000 collaborateurs pour acheminer lettres, colis et paiements sans que des amis friqués ne puissent prélever quelques pourcentages sur tous ces salaires, cela ne pouvait durer.
Alors on a fait de La Poste une société anonyme et ouvert ces services à la concurrence. Lorsque j’habitais dans une des grandes rues de Vevey, je voyais passer trois facteurs colis au lieu d’un: DPD, DHL et mon facteur. Il y a au moins quatre autres concurrents. Et maintenant on s’étonne de la baisse du trafic postal alors qu’on a poussé les clients dans les bras de plusieurs autres entreprises. S’ajoute la digitalisation qui fait que nous n’allons presque plus au guichet et que l’essentiel de nos messages passent par l’ordinateur.
Que personne ne se souvienne de ce grand remue-ménage et que tous s’alignent pour reprocher à notre ancienne régie la diminution des bureaux et la dégradation du service sans se souvenir du pourquoi d’une telle «catastrophe» me laisse sans voix.
Il est vrai que les socialistes se sont peu opposés à ces transformations. Les privatisations étaient à la mode. Lorsque le directeur général Jean-Noël Rey s’est battu pour que cette SA se modernise mais garde son âme et reste attachée à un service public de qualité, on a inventé, par lettre anonyme, une accusation bidon pour le pousser dehors. Des accusations qui ont toutes été classées sans fondement. Ces basses manœuvres sont-elles terminées?
Pierre Aguet,
Vevey