Guerres et dérèglement climatique
C’est fou, alors que les bombes de tout type et autres drones suicides chargés d’explosifs ne cessent de tomber sur l’Ukraine, sur la Russie, sur le Yémen, sur la bande de Gaza ou sur les bateaux dans le détroit d’Ormuz, personne, mais vraiment personne, ne parle de l’empreinte carbone de ces armes et de nombreuses autres testées dans le monde par des essais. Pas plus d’ailleurs qu’on ne l’a évoqué pour les conflits antérieurs du XXe siècle.
Par contre, au niveau de la société civile cette question est récurrente. Il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on écrive ou que l’on diffuse des reportages sur les empreintes carbones du chauffage, des véhicules lourds et légers, des activités humaines ou industrielles.
Tout est fait comme s’il n’y avait qu’un fautif, le citoyen ou la citoyenne, dans le fonctionnement de son quotidien. A coups de culpabilité, nous sommes assaillis par les bons comportements à adopter, les justes gestes à accomplir. Pendant ce temps, à l’autre bout de la chaîne, des dirigeants n’ont pas de scrupules à bombarder à tout va pour exercer par la force le bon droit de leur toute puissance.
C’est un peu comme si les décideurs de ce monde outrancier de la guerre et de ses annexes spatiales étaient, eux, absous de toutes conséquences de leurs actes. Si l’on part du principe que le bon exemple est sensé venir d’en haut, nous pouvons en conclure que l’adage «Faites ce que je dis mais pas ce que je fais» a encore des beaux jours devant lui.
Léon Meynet,
Chêne-Bougeries (GE)