L’Hepia occupée durant quelques heures
Uni Mail était à peine évacuée par la police, mardi au petit matin, qu’une nouvelle occupation pro-palestinienne prenait le relais. Sur le coup des dix heures, la Coordination étudiante pour la Palestine des Hautes écoles (HES) a investi la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (Hepia). L’occupation a pris fin en milieu d’après-midi, à l’arrivée des forces de l’ordre sur demande de la direction.
En prenant possession des lieux, le matin, les jeunes militant·es ont accroché plusieurs drapeaux palestiniens et banderoles dans un des halls de l’Hepia et dans la cour. La coordination HES demande notamment «une prise de position claire et ferme contre la destruction des universités, des écoles et des lieux d’enseignements et de culture à Gaza», «une liste complète et une enquête quant aux collaborations entre les HES de Suisse occidentale et les institutions académiques israéliennes ainsi que toute participation financière des HES-SO dans la perpétuation du régime d’apartheid israélien», «une politique proactive d’accueil et de soutien aux étudiant·es et chercheur·euses palestinien·nes» et «une prise de position claire sur le génocide perpétré par Israël à Gaza».
Mais les espoirs des occupant·es ont été rapidement douchés par la directrice de l’Hepia. Aux médias, Claire Baribaud a indiqué sur place qu’elle comprenait que les étudiant·es soient touché·es par la souffrance des Gazaoui·es. Néanmoins, elle a été très ferme quant à la position de l’école qui «est et doit rester un lieu d’enseignement serein. Dès lors, cette occupation ne peut se poursuivre, surtout à quelques semaines des examens». Lors d’un échange oral avec les occupant·es en début d’assemblée générale, peu avant midi, la directrice a exigé qu’ils et elles quittent les lieux à 13h30 au plus tard. Dans le cas contraire, les forces de l’ordre seraient appelées intervenir.
Ni contrôle, ni répercussions
Une ligne de laquelle elle n’a pas dévié. Peu après l’heure de l’ultimatum, Claire Baribaud a rencontré un groupe de militant·es et s’est engagée à intervenir auprès de la direction des HES-SO afin d’organiser une rencontre entre cette dernière et la Coordination. La centaine d’occupant·es a alors décidé qu’elle quitterait les lieux à l’arrivée de la police et après une première sommation. Peu après, les forces de l’ordre encerclaient le bâtiment et demandait aux étudiant·es de quitter les lieux, en les assurant qu’il n’y aurait ni contrôle d’identité ni répercussions. Aux alentours de 15h, une fois la majorité des occupant·es partie, les forces de l’ordre se sont retirées.
Garance, chargée des relations avec les médias de la CEP, a informé que la Coordination n’était absolument pas satisfaite de la réponse de la direction de l’Hepia. «Il n’y a pas eu de discussion, la directrice n’a lu ni nos revendications ni notre charte d’occupation.» Quant à l’engagement d’organiser une rencontre avec la direction des HES-SO, «il n’y a rien d’écrit, aucune preuve et aucune garantie». La coordination entend continuer sa mobilisation. «Nous venons de commencer. On ne s’arrêtera pas là!»
Dans un mail envoyé à la communauté académique, la direction des HES-Genève a affirmé comprendre et partager «la vive émotion de sa communauté concernant la situation géopolitique». Elle a toutefois réaffirmé ne pas être «un acteur politique» et ne pas avoir «vocation à se prononcer sur la situation internationale».
Une relative indifférence
L’occupation s’est déroulée dans le calme et dans une relative indifférence. Quelques étudiant·es de l’Hepia ont invectivé les participant·es. Pour d’autres, il n’y a pas de dérangement, mais l’Hepia n’est pas la bonne cible de ses revendications. Certains estiment également que la religion et la politique ne doivent pas prendre place au sein des lieux d’enseignement.
Dernière mise à jour: mardi 14 mai, 19h