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PAV: conserver l’actuel équilibre

En lien avec la prochaine votation cantonale, le conseiller municipal carougeois Didier Prod’Hom revient sur les enjeux en matière de logement dans le secteur en développement Praille Acacias Vernets (PAV).
Genève 

Le secteur Praille Acacias Vernet représente une magnifique opportunité pour Genève de répondre à la demande en logements d’une ville résiliente et adaptée au changement climatique, sans toucher à la zone agricole ni à la zone villa. Il faut se rappeler qu’un accord sur le logement avait été le fruit d’un très bon consensus entre les différentes parties pour la réalisation de ce secteur. En mai 2023, c’est le coup de tonnerre au parlement genevois, la nouvelle majorité de droite met un coup de canif dans l’accord et propose de créer plus de propriétés par étage (PPE) et de plafonner les rentes de superficie pour ce type de logements.

Pourquoi donc modifier cet équilibre? C’est que la droite souhaite, coûte que coûte, favoriser la propriété par étage alors qu’un minimum de 12% de PPE sont déjà prévus au programme.
Les deux référendums qui seront soumis à la population genevoise le 3 mars vont permettre de clarifier cette situation et il ne faut pas se tromper. Le secteur du PAV constitue pour la population genevoise une opportunité unique d’offrir la réalisation de logements à loyer abordable, parmi lesquels certains seront proposés par des coopératives, et un nombre suffisant de logements en propriété par étage qui seront situés, pour certains, sur des terrains, faut-il le rappeler, propriétés des collectivités publiques.

C’était déjà une concession que d’accepter qu’une part de terrains en mains publiques accueille des logements en PPE, mais la majorité de droite du Grand Conseil veut désormais augmenter à nouveau cette part de logements en PPE, alors qu’à peine 20% de la population a les moyens de devenir propriétaire.

Il est bon de rappeler que l’Etat de Genève mène en parallèle une réflexion sur une densification qualitative de la zone villa, qui permet au propriétaire de réaliser des logements libres, à la vente en zone villa sur des terrains privés.

Il est contreproductif pour la majorité de la population genevoise n’ayant pas les moyens d’accéder à la propriété privée, soit les 80%, d’accepter les lois qui modifient l’accord sur le logement du PAV. Pour un développement équilibré du canton, il faut savoir raison garder et refuser les deux objets soumis pour ce secteur afin de préserver une ville en devenir pour tous et toutes.

Didier Prod’Hom est conseiller municipal à Carouge.

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