«Cette initiative transgresse le contrat social entre les générations!» s’offusque Mme Zimmermann-Gerster de l’Union patronale suisse. Cette affirmation occulte l’immense solidarité qui traverse les générations.

Jusqu’à ce qu’un jeune prenne pied dans la vie active, il en a fallu des heures et de l’argent!

Pendant dix-huit, voire vingt-cinq ans, ces jeunes ont été nourris, logés, soignés, consolés, aidés dans leurs devoirs, soutenus dans leurs difficultés scolaires et autres… ça ne compte pas, ça?

Et les parents une fois devenus grands-parents, ne sont-ils pas là, encore, pour aider? Pour s’occuper des petits-enfants? Pour soutenir leurs enfants devenus grands, avec leur temps et au besoin avec leur argent?

La solidarité entre les générations existe depuis toujours, et elle va dans les deux sens.

Cette 13e rente, elle est aussi solidaire d’autres manières:

– c’est une redistribution entre riches et pauvres, car lorsqu’il faudra augmenter les cotisations, les personnes qui touchent de gros salaires paieront plus qu’ils ne toucheront;

– c’est aussi une redistribution entre hommes et femmes, car l’AVS tient compte du travail éducatif non rémunéré qu’elles assument majoritairement.

Accepter cette initiative lancerait un signal fort à nos politiciens: oui, notre système de sécurité sociale est important pour nous! Notre pays riche en a les moyens.

Mais il est vrai que c’est une question de répartition des richesses…

Danielle Axelroud,
Nyon