«C’est l’ONU qui doit contrôler la situation»
Ce qu’il faut en Palestine. Un cessez-le-feu à Gaza. Et le désarmement de l’Etat d’Israël. Ce n’est pas une punition, ce n’est pas antisémite, c’est une application du droit international.
Quand un Etat viole le droit international, la communauté internationale se doit d’intervenir. Quand une guerre ne peut être évitée par la diplomatie, l’Organisation des Nations unies (ONU) envoie des Casques bleus et c’est eux qui imposent un cessez-le-feu puis un processus de paix. C’est ce qui doit se passer à Gaza, puis pour toute la Palestine.
Depuis 75 ans l’Etat d’Israël a fait comme il voulait. Les Etats-Unis lui ont accordé de régler lui-même son problème avec les Palestiniens, sans intervention de l’ONU. C’est un échec, sanglant et catastrophique. Pour les habitants de part et d’autre, touchés, tués – beaucoup plus nombreux parmi les Palestiniens.
La Seconde Guerre mondiale a donné des leçons à l’humanité. Elles ont été réunies dans la Charte de l’ONU et dans le droit international humanitaire. Ne pas respecter ces règles menace la paix, on le savait. C’est ce qui s’est passé en Palestine, c’est ce qui se passe à Gaza.
Alors on doit imposer le droit international. L’armée israélienne doit se retirer de Gaza. Les colons israéliens doivent se retirer de la Cisjordanie. Et l’armée israélienne aussi, puisqu’elle y est soi-disant pour les protéger et parce que c’est un territoire occupé. Elle doit encore se retirer du plateau du Golan. Et à sa place, c’est l’ONU qui doit contrôler la situation. Protéger Israël de ses voisins, jusqu’à ce que la répartition des territoires soit réglée avec les Palestiniens.
«Ni l’islam ni le judaïsme ne sont des obstacles à une telle cohabitation. Mais le djihadisme et le sionisme le sont»
Alors ces pays voisins ne seront plus une menace non plus. Et les Palestiniens s’occuperont de leur Etat, avec ses frontières, ses ressources et son rôle dans la communauté internationale. Et l’Etat d’Israël de même: il trouvera une nouvelle place, à son échelle, aussi dans la région du Proche et du Moyen-Orient.
Je rêve? Non. J’y ai passé trois ans dans cette région. A Jérusalem, à Gaza, à Amman, au sud du Liban. Ni l’islam ni le judaïsme ne sont des obstacles à une telle cohabitation. Mais le djihadisme et le sionisme le sont. Et la colonisation et l’occupation. Et le terrorisme – de groupuscules, de pseudo-Etats et d’Etats. Les fanatismes nationalistes et religieux sont le problème. Tandis que la plupart des gens, de part et d’autre, n’en veulent plus. C’est cette cohabitation et cette paix qu’ils veulent.
Nous pouvons les aider à y parvenir. En condamnant leurs autorités telles qu’elles sont aujourd’hui. En refusant d’être complices, de commercer – surtout dans l’armement – avec elles. En créant des occasions de rencontres, de contact, de partage entre ces peuples.
Alors la folie criminelle des chefs apparaîtra comme telle. Et la paix sera à portée de bras, de traités, de réalité. Enfin.
* Ancien délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Israël/Palestine/Territoires occupés, Wetzikon (ZH).