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Israël entend bombarder dans la durée

Malgré une pression internationale qui s’accentue, l’État hébreu continue sa guerre contre Gaza.
Israël entend bombarder dans la durée
De la fumée s'élève après un bombardement israélien dans la bande de Gaza, vue du sud d'Israël, vendredi 15 décembre 2023. KEYSTONE
Proche-Orient

Le ministre israélien de la Défense a prévenu hier que la guerre contre le Hamas à Gaza durerait «plus que quelques mois», à l’arrivée d’un émissaire venu exprimer les inquiétudes des Etats-Unis face aux lourdes pertes civiles palestiniennes. L’armée israélienne doit trouver un moyen de réduire l’intensité de ses frappes, a suggéré Jake Sullivan, le conseiller étasunien à la sécurité nationale, avant son arrivée à Jérusalem où il a rencontré le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Tentatives diplomatiques

Le nombre de morts à Gaza approche désormais 18 800, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, tué·es par les bombardements israéliens, d’après le Ministère de la santé du Hamas. L’armée a indiqué avoir mené hier des «interventions ciblées» sur plusieurs sites aux alentours de Khan Younès, la grande ville du sud de la bande de Gaza. Selon le Ministère de la santé du Hamas, 67 personnes ont été tuées durant la nuit de mercredi à jeudi à travers le territoire.

Le secrétaire étasunien à la Défense, Lloyd Austin, est également attendu sous peu en Israël tandis que la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, doit se rendre au Liban samedi et en Israël dimanche. Après une résolution non contraignante, massivement adoptée mardi par l’Assemblée générale de l’ONU pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza, les initiatives diplomatiques se multiplient. Fervents soutiens d’Israël et opposés à un cessez-le-feu dans l’immédiat, qui selon eux laisserait au Hamas le contrôle du territoire, les Etats-Unis ont exprimé ces derniers jours leur impatience, le président, Joe Biden, critiquant des «bombardements aveugles» et évoquant une possible «érosion» du soutien occidental à Israël.

Dans la bande de Gaza, les civils sont acculés dans des zones toujours plus petites, cherchant désespérément à échapper aux frappes et confrontés à des conditions humanitaires désespérées. A l’extrême sud de la bande de Gaza, Rafah, la ville frontalière avec l’Egypte, est transformée en un vaste camp de déplacé·es. Selon l’ONU, environ 85% des 2,4 millions d’habitant·es du petit territoire ont été déplacé·es, beaucoup plusieurs fois depuis le début de l’offensive israélienne.

Aide humanitaire insuffisante

Israël a imposé depuis le 9 octobre un siège total à la bande de Gaza, qui a provoqué de graves pénuries. L’ONU répète que l’aide humanitaire est insuffisante et que la surpopulation dans les camps où se réfugient des dizaines de milliers de déplacé·es entraîne des maladies, en plus de la faim et du manque de soins. Cette aide, dont l’entrée est soumise à l’autorisation d’Israël, ne parvient qu’en quantité très limitée jusqu’à Rafah, les accès au reste du territoire étant coupés par les combats.

Depuis le Qatar, le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde dimanche dernier contre «une pression accrue en faveur d’un déplacement massif vers l’Egypte». Ses remarques font écho à celles du Suisse Philippe Lazzarini, chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui a averti que «les événements auxquels nous assistons témoignent de tentatives de déplacer les Palestiniens vers l’Egypte». ATS/AFP/CO

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