Édito

Transition enfin actée

Transition enfin actée
Du côté des déçu·es, on trouve bien sûr les ONG et les pays du Sud. KEYSTONE
COP28

Un accord par consensus est intervenu in extremis hier à Dubaï dans le cadre de la conférence sur le climat COP28. Comme l’accord de Paris de 2015, il laisse sur sa faim, mais ouvre aussi de nouvelles perspectives.

Du côté des déçu·es, on trouve bien sûr les ONG et les pays du Sud. L’aide promise pour assurer une transition énergétique hors de leur portée et pour aider les régions les plus touchées par le réchauffement climatique n’est pas au rendez-vous.

Autre manquement: les termes de l’accord laissent une certaine latitude aux interprétations. Il est demandé aux pays d’effectuer une «transition énergétique hors des énergies fossiles» plutôt que d’exiger leur suppression progressive.

Enfin, relevons les risques de greenwashing (écoblanchiment), avec le maintien des controversées et très onéreuses technologies de captation du CO2 ou – il fallait bien jeter un os à la France et aux Etats-Unis – du nucléaire comme outil de décarbonation.

Reste que ce texte acte bel et bien la nécessité d’abandonner les énergies fossiles, responsables de 75% des émissions mondiales de CO2, avec en ligne de mire une neutralité carbone à l’horizon 2050. En cela, il ne s’agit pas forcément d’un chiffon de papier. D’autant plus que toutes les formes d’énergies fossiles à bannir sont évoquées: pétrole, charbon, gaz…

Comme avec l’accord de Paris où des objectifs en matière de réchauffement avaient été posés sur le papier, cette boussole indiquant la nécessaire sortie des énergies fossiles est un pas important à ne pas négliger. Et sur lequel la société civile sera fondée de s’appuyer pour faire pression et demander des comptes.

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