Édito

COP28: la température monte

COP28: la température monte
La COP28 début ce jeudi à Dubaï, aux Emirats arabes unis. KEYSTONE
Climat

Dès jeudi et jusqu’au 12 décembre, tous les regards seront tournés vers Dubaï. La COP 28, cette conférence onusienne sur le climat, se tient en effet aux Emirats arabes unis. Les événements climatiques extrêmes – feux à répétition, tornades, inondations, canicules – qui se succèdent à un rythme effréné vont-ils être entendus pour ce qu’ils sont: des avertisseurs d’incendie. Cet été, en Europe, plus de 70’000 personnes sont mortes à la suite des vagues de chaleur!

Car, pour l’heure, le moins que l’on puisse dire, c’est que le compte n’y est pas. Les objectifs fixés dans l’accord de Paris de 2015 semblent de plus en plus difficiles à atteindre. Le taux de CO2 rejeté dans l’atmosphère continue d’augmenter: +1,2% entre 2021 et 2022. Ceci alors qu’il devrait baisser de 28% d’ici à 2030 si on veut maintenir le réchauffement climatique sous les 2 degrés!

La tâche est immense; nos autorités ne sont pas à la hauteur, incapables d’intégrer les défis qui se posent à nos sociétés. Comment se fait-il que la Banque nationale suisse continue d’investir dans des projets liés à la très polluante industrie des gaz de schiste? En bonne logique, les dirigeant·es incompétent·es de cette institution devraient être limogé·es dans l’heure qui suit, voire être traduit·es en justice pour crime contre l’environnement. Au lieu de cela, on nous sert des lénifiants discours sur la nécessaire indépendance de cette institution au cœur de notre économie. Incompréhensible.

La place financière helvétique est responsable, au niveau mondial, d’émissions de gaz à effet de serre qui sont de 14 à 28 fois plus élevés que ceux de la Suisse, selon un rapport de Greenpeace… Si les choses continuent leur traintrain, le réveil sera brutal. Lorsqu’il s’agira d’éteindre l’incendie, les grands remèdes seront utilisés. Et on sait qui en pâtira: les plus faibles. Les riches auront toujours loisir de s’installer sous des cieux plus tempérés et moins pollués.

Cette dimension sociale de crise climatique doit être remise au cœur du débat. La solution ne viendra pas des marchés ou d’hypothétiques solutions techniques. Ce sont ces croyances qui nous ont mené·es dans l’impasse actuelle. Le combat sera bien pour davantage d’égalité et de démocratie. L’ONG Oxfam vient de sortir un édifiant rapport montrant que les 1% les plus riches de la planète émettent davantage de CO2 que les 66% les plus pauvres.

La crise climatique est une crise des inégalités. Oxfam en tire les conclusions qui s’imposent. Il faut taxer les riches – la fortune, les dividendes et combattre les niches fiscales – à l’instar de ce que l’OCDE a réussi à faire passer pour les multinationales avec son taux plancher de 15%.

Qu’est-ce qu’on attend encore?

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