La santé mentale est politique
Il est primordial de mettre la question de la santé mentale au cœur de notre société. En 2023, selon le CSS, 32% des Suisses et Suissesses estiment avoir une santé mentale médiocre – voire insatisfaisante – lorsqu’on leur demande comment se porte leur état émotionnel et psychologique. Selon l’office des statis-tiques suisse, un total de 55 825 jeunes âgés de 10 à 24 ans ont eu recours à au moins une prestation ambulatoire en psychiatrie dans un hôpital en 2021, ce qui représente une augmentation de 16% par rapport à l’année précédente. En 2022, le journal 24 heures titrait: «En 2021, près de la moitié des nouvelles allocations d’invalidité étaient attribuées en raison de troubles mentaux.» Pour les ayatollahs des finances publiques, rappelons que les coûts liées à la santé mentale étaient estimés à 23 milliards en 2015.
Nous avons tous un ami ou une amie, une ou un membre de notre famille, une ou un collègue qui a vécu ou vit actuellement une dépression. Malgré les cris d’alarme des responsables de la santé, «il n’y a pour l’heure pas de» politique publique significative «en la matière». On ne prend pas en considération ce mal qui hante notre société, un spectre qui ronge notre pays. Nous devons «pourtant» observer les effets de ce mal dans la recrudescence de la consommation de drogues, légales ou non, et l’explosion de la médication, tant dans les EMS que pour Monsieur et Madame Tout-le-monde.
L’une des principales sources de stress et de mal-être est le travail, qui répond de moins en moins aux aspirations et aux besoins de la population. Un monde qui fonce droit dans le mur sur les questions environnementales ajoute un sentiment de malaise plus profond, lié à l’incapacité de se projeter positivement dans l’avenir. L’espoir en un avenir collectif prometteur s’éloigne des esprits des Suissesses et des Suisses.
Face à cette réalité, soutenons des initiatives telles que la Mad Pride du 7 octobre. Débattons de ces questions et informons sur la santé mentale de la population. Il est crucial que les personnes qui souffrent ne pensent pas qu’elles sont folles et responsables de leur mal-être. Les maladies mentales sont le produit des sociétés qui les engendrent. Changeons le système, pas les personnes. Etre malade dans un monde qui déraisonne mérite bien plus d’écoute que de stigmatisation.
Construisons un projet politique qui nous permette de croire, d’avoir envie de nous battre pour l’avenir. Ensemble, battons-nous pour notre futur.
Patelli Pierre
candidat au Conseil national pour Ensemble à Gauche, Genève