On nous écrit

Une législature catastrophique

Jessica Pini et Guillaume Thion appellent à porter au parlement les revendications des luttes populaires.
Elections fédérales

Alors que les élections fédérales approchent, chaque parti met en avant ses projets pour les années à venir. Ceux-ci sont scrutés et comparés par les médias et les nombreux·ses indécis·es. Mais parfois, pour se décider, le plus simple est de regarder dans le rétroviseur.

Si les quatre années à venir sont d’une importance capitale sur de nombreuses thématiques, c’est aussi parce que les décisions de l’Assemblée fédérale ont été catastrophiques pendant l’ensemble de la législature. Cela fait en effet quatre ans que nous avons de moins en moins les moyens (ressources humaines et financières) dans les domaines des soins et du social, que nous voyons les prix des loyers et des assurances maladie augmenter chaque année au profit des lobbys et que la Confédération accroît achat (F-35) et vente d’armes, au détriment d’une sécurité écologique et sociale. Alors que la Suisse se défend d’être l’un des pays les plus écologistes, elle ne respecte pourtant pas les accords de Paris. Pire, le financement à venir de cinq milliards pour de nouvelles autoroutes nous montre que le parlement ne prend même pas en considération le facteur climatique. Enfin, les chambres fédérales refusent toujours de mettre des sanctions aux entreprises qui ne respectent pas l’égalité salariale. L’observatoire des violences faites aux femmes n’a même pas été discuté alors que le nombre de féminicides n’a pas reculé depuis 25 ans.

Pourtant, ces quatre années ont été marquées par une crise sanitaire qui a mis en avant le rôle crucial de notre système de protection sociale; par les dizaines de milliers de jeunes qui sont descendus dans la rue pour dénoncer l’inaction face au dérèglement climatique pendant que certain·es expert·es du GIEC étaient obligé·es de se coller les mains sur la route pour délivrer leur message, mais aussi par des manifestations féministes que l’on peut qualifier d’historiques de part leur fréquentation et leurs radicalités.

Ce fossé entre les aspirations d’une partie de la jeunesse et des femmes et le parlement peut sans doute s’expliquer, pour partie, par leur sous-représentation manifeste au sein des Chambres fédérales. Avec 28,9% de femmes et aucune personne de moins de 30 ans, le Conseil des Etats en est un exemple parlant. La liste des liens d’intérêts rémunérés dans le secteur de la sécurité, de l’énergie ou des assurances maladies est aussi frappant, y compris chez certains parlementaires de gauche.

Cette réalité nous montre que le parlement actuel doit changer en profondeur pour faire face à l’urgence climatique, féministe et sociale du pays. A nous, maintenant, d’imposer ce renouveau pour porter les revendications des luttes populaires au parlement!

Jessica Pini et Guillaume Thion,
candidat·es Ensemble à Gauche au Conseil des Etats (GE)

Opinions On nous écrit Votre lettre Elections fédérales

Connexion