«Plus on cache, plus c’est mieux. C’est comme les taches. On les cache, les taches. Pour ne pas salir. C’est comme les jeunes… on les cache. On va à la gare, c’est nickel, tout propre, simplement on ne va pas deux rues derrière la gare. On ne va pas voir tous les clodos en train de zoner. On ne va pas une rue derrière, on ne va jamais une rue derrière.» ¹>Mise au point du 21 novembre 1999, www.rts.ch/archives/tv/information/3436898-la-violence.html

Cette séquence d’archives RTS met face caméra des adolescents des quartiers populaires genevois. Elle constitue le point de départ d’un projet iconographique de «Jnepasq», de son nom d’artiste, élève de 4e année en CFP arts à Genève. Ce dernier est parti sur la trace de «ce qui est montré» et des «taches qu’on voudrait gommer», ici ou ailleurs. En rassemblant et en valorisant par un travail graphique ses propres images d’archives – des photos argentiques d’explorations urbaines en Thaïlande, pays où il a établi des liens forts depuis l’enfance – Jnepasq a voulu témoigner des contrastes et tensions à l’œuvre en un lieu donné (ici à Bangkok, 2022). Le projet forme la série d’été «Une rue derrière» en page Regards, jusqu’au 28 juillet. CAC/JNEPASQ