En Suisse, la pyramide des âges s’évase de plus en plus. En 2050, un·e habitant·es sur quatre sera à la retraite et un·e sur dix sera octogénaire. Le rapport de dépendance des personnes âgées face à celles qui travaillent va fortement augmenter.

«Je crois que personne n’anticipe sérieusement cette ‘épidémie’ de vieux», nous glissait récemment une infirmière à domicile. Les projections de l’Observatoire national de la santé sont plutôt alarmantes. Dès 2040, plus de 900 institutions et 45’000 soignant·es supplémentaires seront nécessaires dans notre pays.

Comment envisager l’avenir sereinement, alors que notre système de santé est déjà à la traîne? Les hôpitaux sont régulièrement engorgés. Des personnes âgées y sont coincées de longues semaines par manque de places dans des institutions spécialisées et le personnel soignant épuisé.

Un infirmier avançait à raison: «Tout le monde devrait se préoccuper des aîné·es. La vieillesse est l’avenir des jeunes.» L’Etat lance des projets, l’offre des soins à domicile s’étoffe, de plus en plus d’appartements protégés sortent de terre, mais la pénurie de personnel reste un défi colossal. S’il faut de toute urgence revaloriser le travail des soignant·es en améliorant les salaires et les conditions de travail, nous avons aussi urgemment besoin de solidarité et d’imagination. Nous devons de toute urgence anticiper ce bouleversement démographique.

Si l’Etat a un énorme rôle à jouer, la société civile doit aussi se remonter les manches pour accompagner les aîné·es dans une fin de vie digne et sereine.

Des projets d’habitats intergénérationnels voient le jour pour que les aîné·es ne terminent pas leur existence en vase clos. A l’image de ces écoquartiers pensés pour intégrer tous les âges et ces cantines scolaires qui accueillent les personnes âgées. Il faut rapidement multiplier ce genre d’initiatives.

Il ne s’agit pas uniquement de l’intérêt de nos grands-parents et parents mais de toutes les générations qui vieilliront, tôt ou tard.