Dans l’éditorial du Courrier du 5-7 mai, qui tente d’analyser la situation actuelle de la presse suisse, on apprend que celle-ci est plutôt mauvaise, mais qu’il y a aussi du positif, à savoir que «les journalistes ne se font plus cracher dessus par des antivax». Cette petite phrase éveille de mauvais souvenirs pour ceux et celles qui avaient des doutes quant à l’efficacité des vaccins et des mesures imposées contre le Covid, car Le Courrier n’a alors eu de cesse que de cracher sur les «antivax», les diffamant systématiquement comme des gens de l’extrême droite, producteurs ou productrices de fake news et surtout des égoïstes irresponsables et même bêtes. La position du Courrier ne semble pas avoir beaucoup changé. C’est ce que montre aussi, d’une façon sournoise, un article publié le 21 avril intitulé «La vaccination minée par les antivax». Cet article insinue que la baisse mondiale du taux de vaccination infantile doit être imputée aux «antivax», car ils ou elles étaient «au-devant de la scène» lors des débats sur le Covid-19. Il faudrait peut-être chercher la baisse de cette confiance ailleurs que chez les «antivax».

C’est étonnant qu’un journal comme Le Courrier ne semble pas s’intéresser à toutes ces interrogations et informations de plus en plus précises et abondantes concernant le virus et les vaccins. Il suffirait simplement de lire, par exemple, l’article «Vaccins et Covid aux origines d’une défiance» publié dans le Monde diplomatique en avril 2023.

J’attendrais des journalistes du Courrier plus de volonté d’écouter les arguments des uns et des autres – les «antivax» n’étant pas les seuls producteurs ou productrices de fake-news – et d’en informer ses lectrices et lecteurs, plutôt que de leur imposer le seul discours officiel et tronqué.

Ingeborg Schwarz,
Bonvillars