Genève

Décès de Jean-Pierre Thorel, figure du monde syndical

Georges Tissot, ancien président de la Communauté genevoise d’action syndicale, rend hommage à Jean-Pierre Thorel.
Décès de Jean-Pierre Thorel, figure du monde syndical 1
Jean-Pierre Thorel avait des convictions qu’il défendait avec acharnement. Sa grande œuvre a été le développement de l'Université ouvrière de Genève, dont il a été président de 1981 à 2005. UOG
Carnet noir

Jean-Pierre Thorel a consacré sa vie militante à lutter pour la justice sociale et contre toutes les exclusions. Après un apprentissage de mécanicien de précision et un diplôme d’ingénieur constructeur de machines, il obtient le diplôme d’animateur de l’Institut d’études sociales – un des tout premiers. Et il devient animateur du Centre des loisirs des Pâquis de 1968 à 1972.

Il s’engage ensuite comme secrétaire à la FTMH (ancêtre d’Unia) pour s’occuper des apprentis, puis prendre la responsabilité des secteurs de l’horlogerie et des garages. C’est là que pendant plus de vingt ans il défendra les travailleuses et travailleurs de ces secteurs, tant en faisant valoir ses talents tant de négociateur, que d’organisateur de grèves, d’occupation d’usines et de garages. Mais l’action sectorielle ne lui suffit pas. C’est à lui que Genève doit le développement de la formation professionnelle avec notamment la création du fonds pour celle-ci, le FFPC. C’est ainsi aussi qu’il devient président de la CGAS (qui regroupe tous les syndicats de Genève) de 1990 à 1995. Il saura l’ouvrir à l’ensemble des syndicats, notamment en y préparant l’entrée du SIT. CGAS qu’il quittera en en 1995 pour devenir secrétaire du Conseil économique et social, institution utile dont des politiciens bornés (pour rester poli) auront la peau.

Mais sa grande œuvre est celle de l’Université ouvrière UOG. Participant à un «putsch» syndical qui redonne à ceux-ci leur juste place dans l’UOG, il en sera président de 1981 à 2005. La reprise en main des syndicats amènera, sous l’impulsion de Jean-Pierre Thorel, à une croissance exponentielle. Renforcement des cours de français pour immigrés, formation professionnelle furent accompagnés par un redimensionnement de l’UOG avec notamment la construction de l’immeuble qu’elle occupe encore aujourd’hui au bas de la rue de la Servette. Et un passage du nombre de personnes salariées de quatre ou cinq à une septantaine …

Jean-Pierre Thorel avait des convictions qu’il défendait avec acharnement, au risque de s’attirer pas mal d’inimitiés. Mais c’était aussi un démocrate qui savait respecter des décisions même quand elles ne lui plaisaient pas. Et qui a toujours considéré que l’union faisait la force, ainsi le travail intersyndical dans les secteurs des garages et de l’horlogerie et au sein de la CGAS.

Mais il n’a pas eu qu’une vie militante, menant avec son épouse Marilou une intenses vie familiale, en plus de celle qu’il a consacré à une de ses passions: la gastronomie. A sa retraite, il s’engagera ainsi dans la vinification!

Georges Tissot, ancien président de la Communauté genevoise d’action syndicale.

Régions Genève Georges Tissot Carnet noir Syndicalisme

Connexion