Édito

Reprise du dossier européen?

Reprise du dossier européen?
PHOTO PRÉTEXTE/KEYSTONE
Suisse-Europe 

Pour l’instant, on discute de la feuille de route. Mais, indubitablement, le dossier européen s’est remis en marche, deux ans après l’abandon par le Conseil fédéral de l’accord-cadre avec l’Union européenne.

Le gouvernement suisse a annoncé hier sa volonté de remettre l’ouvrage sur le métier. Un mandat de négociation doit être établi d’ici à fin juin.

C’est que la situation suisse est délicate. L’échec de l’accord-cadre a par exemple gelé la participation suisse au programme de recherche Horizon et au programme Erasmus. L’Alleingang a un prix.

Reste que la fenêtre de tir est étroite. Et demandera un minimum de bon sens. Du côté de l’Union européenne, tout d’abord. Si celle-ci persiste dans ses diktats néolibéraux, la démarche sera vouée à l’échec. La protection des salaires n’est pas une lubie. Et le dumping que Bruxelles entendait imposer à la Suisse en la matière a précipité l’échec de l’accord-cadre.

Et du côté helvétique aussi. Car la secte qui règne en maîtresse au Palais fédéral a furieusement tendance à transformer celui-ci en ashram néolibéral. Les manœuvres pour couler les salaires minimaux cantonaux en sont la triste illustration. L’occasion de liquider certains acquis sociaux sera tentante.

Deuxième obstacle: outre les salaires, ce sont aussi les services publics qui doivent être préservés. Qu’il s’agisse de l’énergie ou de la mobilité durable. Là aussi, le constat de l’impasse du tout au marché s’impose. Ouvre-t-il la voie à des discussions qui ne transforment pas l’accès à des biens de base en proie pour les géants monopolistiques européens? On le saura assez vite.

Opinions Édito Philippe Bach Suisse-Europe 

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