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Chauffage électrique

Revenant sur la récente décision du parlement vaudois d’interdire les chauffages électriques décentralisés, Daniel Cevey estime que l’obligation de faire appel à une autre source de chauffage polluante – chaudières à mazout ou à gaz – serait une aberration.
Vaud

Récemment, faisant volte-face, le Grand Conseil vaudois a décidé, à une voix près, d’interdire le chauffage électrique des habitations privées.1>Cf. «Radiateurs visés» (ATS), Le Courrier, 23 novembre 2022.

Si, dans le contexte énergétique actuel, cette décision s’impose pour toute nouvelle construction, elle s’avère en revanche aberrante et totalement inique pour les constructions anciennes. En effet, elle s’attaque à toute une catégorie de petits propriétaires qui, à l’époque, avaient portant fait preuve de civisme et de conscience écologique.

Nous avons construit notre villa en 1972. En ce temps-là, la situation était totalement différente: l’électricité abondait et les crises successives du pétrole ainsi que la pollution croissante de l’air constituaient les préoccupations principales de nos autorités. Raison pour laquelle la CVE (Compagnie vaudoise d’électricité) nous avait fortement recommandé d’installer un chauffage électrique, nous offrant un tarif préférentiel (le tarif Z à 9 centimes le kilowattheure) pour une installation dite «tout électrique» dans notre maison. En compensation de cette «faveur», nous nous engagions à doubler l’isolation thermique de notre logement. Ce que, bien entendu, nous avons fait, sans jamais avoir à le regretter, puisqu’à l’époque, nous étions déjà très préoccupés par la durabilité et les économies d’énergie.

Dès 2015, nous avons opté pour une pompe à chaleur qui produit l’eau chaude et équipé notre toit de panneaux solaires pour une puissance de crête de 5,5 kilowattheures. Ces panneaux produisent plus, sur l’année, que notre propre consommation, chauffage compris. Nous sommes donc producteurs excédentaires d’électricité verte!

Dans ces conditions, une obligation de transformer notre chauffage avec une chaudière à mazout ou à gaz, aussi polluante l’une que l’autre, serait totalement aberrante, sans compter les frais exorbitants occasionnés sur une villa qui risque d’être démolie d’ici dix à quinze ans.

Aussi, je me permets d’espérer que, dans sa grande sagesse, le Grand Conseil vaudois proposera des exceptions à l’interdiction éventuelle de tout chauffage électrique dans notre canton.

Daniel Cevey,
Crans-près-Céligny (VD)

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