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Questions sans réponses

Alain Rouget s’interroge sur les réponses à apporter à l’augmentation de la population mondiale.
Démographie

Huit milliards d’humains sur la planète: «encore gérable», comme l’affirme le professeur de démographie à l’université de Genève Philippe Wanner (La Liberté/Le Courrier du 14 novembre), alors que 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim? Et que ce nombre augmente depuis 2015 selon la l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Et que, de plus, deux milliards d’êtres humains mangent tout juste à leur faim, mais avec une nourriture carencée en protéines, en vitamines et autres éléments essentiels. Cela fait tout de même le quart de la population mondiale qui ne vit pas normalement!

La faute est-elle à la surconsommation des pays riches plutôt qu’à la surpopulation? Là encore, se glisse une faute de logique simple. Car ce sont évidemment les deux qui sont en cause. Explication.

La formule de l’empreinte écologique, bien connue (proposée en 1970 par Paul Ehrlich et John Holdren), est le produit de l’empreinte individuelle multipliée par le nombre d’individus. Cette formule s’applique à n’importe quel groupe: ville, pays, monde entier, etc. Si on abaisse n’importe lequel des termes de l’équation, l’empreinte écologique se réduit.

Pour le dire plus simplement: si la population était de quatre milliards, le problème serait mieux gérable, c’est une évidence. Si les pays riches consommaient quatre fois moins de ressources, ce serait aussi gérable.

Alors se posent des questions sans réponses. Les habitants des pays riches accepteront-ils de réduire drastiquement leur consommation de ressources matérielles et énergétiques sans y être contraints par des famines, des épidémies ou des guerres? Je l’ignore. Pourtant, on sait que le mode de vie des pays développés n’est pas durable à long terme. Comment réduire la population autrement que par de semblables catastrophes? Le planning familial généralisé et l’éducation des filles y suffiront-ils? Je ne le sais pas.

Dans les deux cas de figure, la décroissance (osons ce mot désagréable) pointe le bout de son nez.

Alain Rouget,
Plan-les-Ouates (GE)

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