Genève

Rengaine de grève

Rengaine de grève
Les Transports publics genevois étaient en grève les 12 et 13 octobre 2022. KEYSTONE
Travail

Grève, grève et encore grève! Devant un partenariat social essoufflé, face à des négociations alibi ou au point mort, constatant l’apathie gouvernementale, des travailleurs et travailleuses de tout bord se résolvent à descendre dans la rue crier leur colère. Aujourd’hui, c’est au tour des maçons de dénoncer les attaques contre leurs conditions de travail, rappelant en désertant les chantiers tout ce qui n’adviendrait jamais sans leur force de travail. Avant eux et rien qu’à Genève, le personnel des TPG et de la fonction publique, puis les éducateurs et éducatrices de la prison pour mineur·es de la Clairière, ont débrayé cet automne. D’ici la fin du mois, les assistant·es en soins et santé communautaire (ASSC) menacent de prendre le même chemin. Toutes et tous après s’être heurté·es à l’inertie coupable des autorités politiques.

Le Conseil d’Etat a-t-il seulement les oreilles qui sifflent? La multiplication des manifestations est à la hauteur de son incapacité à écouter et soutenir, préférant aux négociations le passage en force. Peu importe les remontées du terrain, les projets de réforme vont de l’avant. Citons le passage aux horaires de douze heures pour les éducateur·rices de la Clairière mené par Mauro Poggia, malgré les profondes inquiétudes de ce personnel sous doté. Le même magistrat, après de longues années d’attente, octroie une revalorisation salariale aux ASSC, mais bien en deçà de leurs expectatives eu égard aux responsabilités qui leur échoient et qui permettent aux institutions de santé de fonctionner. Sans vergogne non plus, la cheffe du Département de l’instruction publique, Anne Emery-Torracinta, a mené au printemps passé une réforme profonde de l’enseignement de la santé sexuelle, malgré l’opposition exprimée par ses collaboratrices et collaborateurs en poste.

Les soubresauts sociaux du Petit et Grand Etat ne disent pas tout du malaise de notre canton. D’autres, comme les taxis, ont manifesté à de multiples reprises, conspuant la gestion du dossier Uber par Fabienne Fischer. Forme de grève pour des indépendant·es en mal de reconnaissance. Aujourd’hui, les maçons acculés par les associations patronales seraient bien fous de compter sur un quelconque soutien cantonal. Nous nous en souviendrons. A quelques mois des élections cantonales 2023, le bilan de ce Conseil d’Etat fait mal à sa gauche.

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