Genève va vivre au rythme du cinéma queer. Pour sa 9^e édition, le festival Everybody’s Perfect propose du 7 au 16 octobre un programme de projections, rencontres, expositions et fêtes. L’unique manifestation de cinéma queer en Suisse romande souhaite montrer au public des films qui se distinguent par leurs qualités artistiques et qui s’affichent lesbien, gay, bisexuel, trans*, intersexe, queer et +. «Un cinéma qui a vocation à nous faire vibrer, qui que nous soyons.» Les œuvres de l’édition 2022 ont été sélectionnées, entre autres, pour «leur pouvoir à célébrer la diversité des vies et à renvoyer des représentations positives».

Les cinéphiles pourront notamment découvrir Finlandia (photo), en présence de son réalisateur mexicain Horacio Alcalá. Une œuvre mettant en avant une communauté de personnes dites du troisième genre, issue de la culture zapotèque précolombienne. Le cinéaste turc Emin Alper viendra présenter Burning Days, thriller paranoïaque qui voit un jeune procureur débarquer dans un petit village où règnent omerta et corruption.

Auréolé du Lion d’honneur queer pour l’ensemble de sa carrière à la dernière Mostra de Venise, Sébastien Lifshitz donnera une masterclass (ve 14 octobre à 16h). Le réalisateur français, ­«extrêmement doué pour sonder la vie intérieure des êtres», a décroché deux Teddy Awards à la Berlinale, pour Wild Side (2004) et Bambi: Une nouvelle femme (2013), ainsi que deux Césars du meilleur documentaire, avec Les Invisibles (2013) et Adolescentes (2021).

Enfin, Everybody’s Perfect étoffe son offre via deux thématiques. L’intersexuation sera abordée dans un film genevois (Le Point sur les «i» de Frédéric Chane-Son) et dans une pièce venue de Belgique, Les Variations silencieuses, de la compagnie Ah Mon Amour! (lire notre édition de lundi prochain). En résistance «dans un pays où l’homophobie est officiellement au pouvoir», le cinéma brésilien queer se décline par ailleurs en quatre films présentés par Didier Roth-Bettoni, historien des représentations LGBTIQ+.