Les femmes pourraient être obligées de faire leur service militaire en Suisse. Le Conseil des Etats a en effet pris acte, mercredi, d’un rapport gouvernemental visant à pallier le manque d’effectifs dans l’armée suisse. Pensez donc, le nombre de troufions dans les cours de répétition est trop faible: impossible de mener certaines grandes manœuvres qui font tout le charme du gris-de-vert.

Avec une proposition des plus brillantes. Pour avoir davantage de soldats à faire marcher au pas, «yaka» recruter des soldates. Cela permettrait de doubler les effectifs, selon le Conseil fédéral. Ce qui est arithmétiquement imparable, effectivement. Le centre droite y voit même une «promotion de l’égalité». Défense de pouffer.

Une proposition aussi ébouriffante que celle consistant à rendre le service civil plus rébarbatif. Car, ô surprise, nombre de Suisses choisissent plutôt de consacrer ces mois sous les drapeaux à des activités utiles à la collectivité – et même à leur CV – plutôt que de jouer à la guerre. Le rapport adopté mercredi évoque d’ailleurs la piste d’une fusion entre service civile et protection civile.

Il est révélateur et inquiétant que les partis bourgeois découvrent l’égalité uniquement lorsque cela les arrange et non lorsqu’il s’agit de lutter, au hasard, contre les discriminations salariales, contre le non-respect du droit du travail ou dans le domaine des assurances sociales.

Un peu comme avec l’AVS où il est prévu d’aligner l’âge d’entrée pour la retraite des femmes sur celle des hommes. Vers le haut, donc. Soixante-cinq ans pour toutes et pour tous. Alors que leurs rentes sont 30% plus basses en moyenne. Petit rappel opportun à quelques heures du vote de ce week-end. Il est encore temps de mettre un bulletin dans l’urne si l’on veut éviter cette crasse injustice, qui en appellera d’autres, d’ailleurs.