Son coup de baguette et sa gouaille en avaient fait une figure attachante de la scène alternative genevoise. Stéphane Gosteli dit Öchsner est décédé jeudi 14 avril, a-t-on appris via la page Facebook des Vaches Laitières, groupe ska-punk dont il était le batteur depuis sa création en 1999. Il avait 46 ans.

Grand gaillard portant la crête comme on en fait plus, Öchsner à la ville était mécano, spécialisé en boîtes automatiques. Son surnom, celui d’une marque de conteneurs, lui venait de sa capacité à finir les assiettes de ses potes pour éviter que la nourriture finisse à la poubelle. Sur scène, il était l’infatigable meneur de jeu des Vaches Laitières, groupe autoproclamé de «punk-rock houblonné» et de «ska alcoolisé». Les centaines de concerts enchaînant les compos originales et les reprises de Ludwig von 88, Bérurier Noir et autres Sham 69 ont fait transpirer un public complice dans les salles de concerts et les maisons de quartier du canton. Et au-delà, dans toute la Suisse, en France, en Belgique, Allemagne.

Leurs déguisements en armaillis et la généreuse distribution de canettes au public prenaient le parti de la fête, mais Les Vaches Laitières ont cultivé aussi un esprit libertaire et un humanisme anti-guerre et anti-beauf. Leur chanteur, Pierre, nous racontait en interview, en 2012, les souvenirs forts ramenés d’une mission civile en Cisjordanie. Il en avait tiré une chanson, «Tulkarem», nom d’une ville arabe de Cisjordanie occupée.

Les Vaches Laitières ont enregistré deux albums (le dernier intitulé On est pas des moutons! ou bien!?!), un EP et des titres pour des compilations. Le groupe devait retourner prochainement en studio. Öchsner ne martèlera plus les fûts de sa batterie aux motifs bovins.