A notre entrée dans la salle, l’équipe technique nous remet un casque à porter pendant l’intégralité du spectacle afin d’être connecté·es au Réseau d’Enseignement Méga Intelligent (REMI), une intelligence artificielle qui met en contact les personnes entre elles. Il s’agit d’une expérience dont nous sommes le groupe de contrôle. Menée par l’assistant Fred (Fred Ozier), celle-ci est vite pertur­bée par la soudaine découverte de la conscience d’une fougère, qui met l’être humain face à ses con­tradictions et ses propres rapports de domination.

Le spectacle de Muriel Imbach les déconstruit afin de distiller une pensée plus respectueuse de l’environnement. Avant tout conçu pour le jeune public, il invite à questionner la domination de l’homo sapiens sur la nature. Porter ce message dans les classes amène son lot de contraintes, notamment une distribution de poche avec un seul acteur qui déploie un jeu cartoonesque; cela plaît aux enfants, moins aux adultes, surtout lorsque le format est déplacé dans un théâtre. De même, si les casques permettent une concentration propice à l’imagination des enfants dans le cadre scolaire, ils isolent ici les spectateurs et spectatrices du reste de la salle. On ne vit pas la symbiose collective annoncée par l’analogie avec la forêt. Si l’expérience décontextualisée n’est pas un total succès, le message passe très bien et l’on espère qu’Arborescence programmée sera le terreau fertile pour un monde plus doux.