On nous écrit

Les médailles de la honte…

Henriette Stebler ne comprend pas pourquoi les athlètes suisses n’ont pas boycotté les Jeux d’hiver de Pékin.
J.O. 2022

Bravo à toutes les sportives et sportifs qui ne sont pas allé·es à Pékin et honte à tous les autres qui ont glissé, skié, sauté et gagné à côté de l’horreur, de la torture, des arrestations de milliers d’Ouïghours enfermés dans des camps de «formation», en réalité dans des camps de concentration. Et les athlètes le savaient, nous le savons toutes et tous (voir le documentaire diffusé par la RTS le 2 février 2022). Que valent quelques médailles de bronze, d’or et d’argent face à 1400 camps de concentration en train d’exterminer le peuple ouïghour sous prétexte qu’il n’est pas de la «bonne culture ou de la bonne ethnie chinoise». Le gouvernement chinois veut les éradiquer comme l’ont fait les nazis en 39 avec les Juifs.

En 1936, lors des Jeux olympiques de Berlin, nous avions encore quelques doutes sur le massacre de millions de Juifs. Alors qu’en Chine, nous sommes au courant et nous allons tout de même applaudir ceux qui reviennent avec leurs médailles entachées de répression, de contrôles inhumains sur d’autres humains et de la fierté d’un régime autoritaire et scandaleux qui a ainsi redoré son blason.

Non, Lara Gut et Beat Feuz, vous ne m’avez pas fait rêver. J’avais honte de votre silence et j’ai arrêté la TV et la radio pour ne plus vous voir souriant et triomphant: vous m’avez fait détester le sport olympique.

Je vous invite donc à vous informer sur le sort des Ouïghours et d’aller rendre vos médailles à ceux qui protestent devant les ambassades du Tibet et de Chine.

Henriette Stebler,
Carouge (GE)

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