Retraites et convergence des luttes
Lorsqu’il s’agit de défendre des nouvelles tâches d’utilité publique, sociale ou environnementale, se pose très vite la question du financement. Deux réponses sont généralement avancées: augmenter la TVA ou prendre sur les bénéfices non redistribués de la BNS (Banque nationale suisse). C’est cette seconde option qu’entend proposer la direction de l’Union syndicale suisse (USS) lors de sa prochaine assemblée des délégué·es qui se tiendra ce vendredi. Ceci via un projet d’initiative qui affecterait une partie des bénéfices de la banque centrale suisse –un pactole évalué à quelques 100 milliards de francs– au financement de l’AVS. Une manière salutaire de montrer qu’il existe d’autres pistes que le relèvement de l’âge de la retraite pour les femmes pour garantir l’équilibre du premier pilier du système de prévoyance.
Mais peut être un projet un peu court. Dans un papier de position minoritaire que Le Courrier présente ici, plusieurs syndicalistes plaident pour un élargissement du périmètre de la future initiative. Selon ce document, les bénéfices excédentaires de la BNS ne devraient pas seulement être affectés à l’AVS mais plus largement financer la transition écologique et sociale, dont les retraites font partie.
Pour l’instant l’USS crie casse-cou et parle de projet fourre-tout. Mais cette proposition démontre aussi certains avantages, notamment celui d’opérer une convergence des luttes. Notamment avec le mouvement de la Grève du climat, celui de la Grève féministe, voire avec l’initiative que PSS et Verts entendent lancer sur la question climatique. On pourrait à l’inverse reprocher à l’USS un certain corporatisme et lui rappeler que tirer à plusieurs à la même corde est aussi un gage d’efficience.