Monter le thermostat de la chaleur humaine
Voilà, voilà, comme disent les Vaudois. Le sentiment est mitigé. C’est une société quelque peu tétanisée qui s’apprête à clore 2021. Le rebond souhaité grâce aux vaccins ne s’est pas produit dans les proportions espérées. La gestion de la pandémie du Covid a mis tout le monde à cran. On a assisté à des replis inquiétants. Avec une dégradation de la qualité des débats, voire de la possibilité de les mener. Les invectives pleuvent. Les fake news s’installent dans notre quotidien dans des proportions jamais vues ces dernières décennies. Elles effilochent le tissu social. Se parler devient difficile. La votation du 13 février visant à sauver l’industrie des médias, si précieuse pour ce type de débats démocratiques, s’annonce sous des auspices difficiles….
Mais réjouissons-nous aussi des bonnes nouvelles. Ces comportements excessifs sont minoritaires. Comme l’a montré d’ailleurs la votation sur la loi Covid. La crise sanitaire a mis en évidence des valeurs qu’on croyait dynamitées par la doxa néolibérale: par exemple, le formidable engagement qui a permis à des personnes dans le besoin de bénéficier de biens de première nécessité promue par la Caravane sans frontières. Cette dernière est même allée jusqu’en Pologne venir en aide aux migrants s’agglutinant aux frontières de la forteresse Europe. Beau symbole. Et l’étouffoir a été mis sur les velléités du moins d’Etat.
D’un seul coup, des moyens ont pu être dégagés. Les services publics retrouvent les lettres de noblesses qui sont les leurs. On applaudit peut-être moins le personnel soignant; la reconnaissance de leurs efforts et des conditions difficiles dans lesquelles se déploie leur mission reste néanmoins dans les cœurs. Le consumérisme effréné de la période de Noël cède le pas chez certains à des valeurs plus simples. Se réunir en famille ou entre amis est de nouveau apprécié à sa juste valeur.
Une hiérarchie des valeurs et des priorités pourrait être reconstruite sur ces expériences souvent difficiles mais qui, une fois surmontées, donnent le la de la vie en communauté. Dans des sociétés sécularisées, cela mérite d’être relevé. Il ne faut rien lâcher. La personne que l’on croise, que l’on côtoie, est un frère ou une sœur, pas une chose que l’on peut ignorer, voire exploiter. Ce message est aussi vieux que l’humanité. C’est encore l’occasion pour l’équipe qui fabrique Le Courrier de vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année. Oui, ressourçons-nous à cette chaleur humaine, rechargeons les batteries pendant ces jours. L’année qui s’annonce sera l’occasion de nouveaux engagements. Rien n’est écrit, tout est à construire. Ensemble. Cela est motivant et porteur d’espoir.